jeudi 26 juillet 2007

Mon parcours en bref

Il faut l'avouer : je ne me suis jamais particulièrement souciée du sort des animaux de ferme. Je voyais même les végétariens et les militants de la cause animale comme des "extrémistes". Comme tout le monde, quand j'étais enfant j'adorais les animaux et je regardais souvent les émissions de Canal Découverte, fascinée par les habitudes de chasse du tigre sibérien et les rites d'accouplement de la grenouille taureau. En revanche, les vaches, les cochons et les poules n'éveillaient pas ma sympathie. Certes, j'aimais bien les observer et les caresser lors des rares visites à la campagne, mais je ne me sentais pas réellement bouleversée par leur sort. Après tout, j'étais dupe, comme tout le monde, des images idylliques et illusoires qu'on véhicule sur la vie des animaux d'élevage. Et peut-être, ayant appris depuis l'enfance que la place de ces créatures était dans les fermes (Old McDonald had a farm, yee-ya yee-ya-yo!), je considérais leur destin - pourtant dicté par les humains - comme étant naturel et acceptable. Peut-être que je m'étais habituée à l'idée qu'on les élève, les abatte et les commercialise pour remplir les étagères des épiceries. Peut-être aimais-je trop la viande pour même penser que je causais du tort en la mangeant. Ou peut-être que, simplement, je n'avais jamais pris le temps de bien réfléchir à la question et que j'ignorais comment nous, les humains, depuis le sommet de la chaîne alimentaire, faisons d'un être vivant un steak de supermarché.

C'est là que j'ai décidé de m'informer.


Les animaux de ferme ne sont plus que de la viande sur pattes. Transformés en aliments, ils sont conditionnés afin que disparaisse tout signe de leur nature. Au cours d'une enquête, on a demandé à des enfants des villes d'où venaient les oeufs. Du supermarché, ont-ils répondu. Mais avant, d'où venaient-ils? Ils ont haussé les épaules. [...] Nous vivons dans l'ère de la spécialisation, et les questions de vie et de mort sont gardées secrètement à distance. S'il fallait faire l'abattage nous-mêmes, les végétariens seraient beaucoup plus nombreux. Ceux qui nous vendent ces aliments s'en doutent, et c'est pourquoi la plus grande partie de la viande est exposée sous forme de paquets enveloppés de cellophane ou de nylon qui ne donnent pas le moindre indice de son origine animale. C'est une nourriture abstraite pour une génération qui préfère ne pas associer la viande qu'elle consomme avec les animaux dont elle provient. - Desmond Morris, zoologiste vulgarisateur & peintre surréaliste

Man is the only animal that can remain on friendly terms with the victims he intends to eat until he eats them. - Samuel Butler, romancier



Références/Commentaires