dimanche 29 juillet 2007

Raisons pour choisir le végétarisme


*Celles qui s'appliquent à mon cas

*Boycott des fermes industrielles : Les fermes industrielles sont des endroits cruels et malsains, où règnent le mauvais traitement des animaux, l'abus d'antibiotiques et de pesticides, le gaspillage de ressources et la pollution à grande échelle.

*Souci pour l'environnement : L'élevage du bétail est une industrie extrêmement polluante, qui consomme une quantité prodigieuse d'eau, d'énergie, de terres et de cultures agricoles, tout en produisant un volume monumental de déchets, de substances toxiques et de gaz à effet de serre.

*Compassion pour les animaux : Les animaux sont des êtres vivants dotés de sensations et non pas des produits commerciaux. Friands de leur chair, oubliant leur souffrance, nous les contraignons à mener une existence de misère, où elles sont enfermées, abusées, puis abattues cruellement et inutilement.

*Justice sociale : Pour la grande majorité des gens, la viande est encore un produit de luxe - donc, porteuse d'inégalité et d'injustice. Alors que dans le Sud, les forêts sont rasées pour faire place aux pâturages et l'agriculture de subsistance est remplacée par l'élevage pour viande d'exportation, les citoyens du Nord continuent à se remplir la bedaine de chair animale, dont la production a nécessité autant de ressources qu'il en faut pour nourrir la planète entière!

*Questions d'ordre éthique, philosophique et/ou morale : En tant qu'être doué de raison et de conscience, qui n'est plus esclave ni des traditions ni des instincts, l'humain peut faire des choix selon des principes moraux. La consommation de chair animale - qui non seulement implique des actes de cruauté, mais en plus est rendue inutile par la présence d'alternatives saines et viables - est contraire aux valeurs éthiques dictées par l'intelligence humaine.

Questions de santé ou de poids : Le végétarisme est de plus en plus prôné par les programmes de perte de poids et les promoteurs de modes de vie "santé".

Prescription médicale : Les médecins peuvent prescrire un régime végétarien dans le but de contrôler certains problèmes de santé ou maladies chroniques, dont l'hypertension et l'hypercholestérolémie.

Religion et/ou spiritualité : Plusieurs mouvements religieux ou spirituels - dont le bouddhisme, l'hindouisme, le taoïsme, le bahâ'isme, la macrobiotique et certaines branches du christianisme (dont l'adventisme) et de l'islam (dont le soufisme) - incorporent une philosophie de végétarisme et de non-violence envers les animaux.

Préférences alimentaires : Certaines personnes n'aiment tout simplement pas le goût de la viande.

Facteurs socio-économiques : Plus cher et souvent plus difficilement accessible, la charcuterie n'est pas un luxe que tout le monde peut se payer. Par exemple, mon père était végétarien à 95% durant son enfance parce que sa famille en Chine était trop pauvre pour s'acheter de la viande.


Do we, as humans, having an ability to reason and to communicate abstract ideas verbally and in writing, and to form ethical and moral judgements using the accumulated knowledge of the ages, have the right to take the lives of other sentient organisms, particularly when we are not forced to do so by hunger or dietary need, but rather do so for the somewhat frivolous reason that we like the taste of meat? - Dr. Peter Cheeke, professeur du Département des sciences animales, Oregon State University

Références/Commentaires

samedi 28 juillet 2007

Quelques statistiques

- Aux États-Unis, il y a 10 millions de végétariens, dont plus du tiers sont végétaliens (1).
- Au Canada, 4% de la population (environ 1.3 millions de personnes) se dit végétarienne (2).
- Il y a 20 milliards de têtes de bétail sur la terre, soit plus du triple de la population humaine (3).
- L'ensemble du bétail dans le monde consomme une quantité de nourriture équivalente aux besoins caloriques de 8.7 milliards de personnes - plus que la population humaine sur terre (4).
- Une ferme de 10 acres peut faire vivre 60 personnes qui font pousser du soja, 24 personnes qui font pousser du blé, 10 cultivateurs de maïs et seulement 2 éleveurs de bétail (3).
- L'omnivore moyen est responsable de la mort d'environ 2 400 animaux au cours de sa vie (3).


The day may come when the rest of the animal creation may acquire those rights which never could have been withholden from them but by the hand of tyranny. The French have already discovered that the blackness of the skin is no reason why a human being should be abandoned without redress to the caprice of a tormentor. It may come one day to be recognised that the number of legs, villosity of the skin, or the termination of the os sacrum are reasons equally insufficient for abandoning a sensitive being to the same fate. What else is it that should trace the insuperable line? Is it the faculty of reason, or perhaps the faculty of discourse? But a full-grown horse or dog is beyond comparison a more rational, as well as a more conversible animal, than an infant of a day, or a week, or even a month, old. But suppose the case were otherwise, what would it avail? The question is not Can they reason? nor Can they talk? but Can they suffer? - Jeremy Bentham, philosophe, jurisconsulte & réformateur

In all the round world there is no meat. There used to be. But now we cannot stand the thought of slaughterhouses. - H.G. Wells, écrivain (dans Utopia)



(1) Vegetarian Resource Group. (2003). How many vegetarians are there?. Vegetarian Journal, 1.
(2) American Dietetic Association & Dietitians of Canada. (2003). Position of the American Dietetic Association and Dietitians of Canada: Vegetarian Diets. Can J Diet Prac Res. 64:62-81.
(3) Motavalli, J. (2002). The Case Against Meat. E Magazine.
(4) Gold, M. (2004). The Global Benefits of Eating Less Meat. Compassion in World Farming: Washington, D.C.

Références/Commentaires

vendredi 27 juillet 2007

Végétariens célèbres

Alanis Morissette, chanteuse
Albert Einstein, physicien
Alphonse de Lamartine, poète, écrivain & historien
Alicia Silverstone, actrice
Alyssa Milano, actrice
Andy Serkis, acteur, producteur & réalisateur
Anna Paquin, actrice
Anne Hathaway, actrice
Annie Grenier (Annie Brocoli), actrice & chanteuse pour enfants
Anthony Hopkins, acteur
Anthony Kiedis , chanteur de Red Hot Chili Peppers
Arielle Dombasle, actrice, chanteuse & réalisatrice
Ashley Judd, actrice
Aung San Suu Kyi, présidente de la Ligue nationale pour la démocratie (Birmanie) & prisionnière politique
Avril Lavigne, chanteuse
B.B. King, guitariste & compositeur-interprète
Benjamin Franklin, écrivain, physicien & diplomate
Bill Cosby, comédien, producteur de télévision & militant
Bob Barker, animateur de l'émission The Price Is Right
Bob Dylan, auteur-compositeur-interprète & musicien
Bob Marley, chanteur & musicien
Boy George, chanteur, musicien & DJ
Brad Pitt, acteur
Brandon Boyd, chanteur de Incubus
Brigitte Bardot, actrice & chanteuse
Brooke Shields, actrice
Bruce Lee, maître d'arts martiaux & acteur
Bryan Adams, auteur-compositeur-interprète
Carl Lewis, athlète
Casey Affleck, acteur
Charles Darwin, biologiste
Chelsea Clinton, fille de Bill Clinton
Chris Martin, chanteur & pianiste de Coldplay
Christian Bale, acteur
Christina Applegate, actrice
Clint Eastwood, acteur, producteur & réalisateur
Dan Castellaneta, voix de Homer Simpson
Daniel Johns, chanteur de Silverchair
Danny DeVito, acteur
David Duchovny, acteur
David Thewlis, acteur
Demi Moore, actrice & productrice
Des'ree, chanteuse
Dr. John Harvey Kellogg, médecin & inventeur des cornflakes
Dr. Spock, médecin
Drew Barrymore, actrice
Dustin Hoffman, acteur
Ed Templeton, skateur professionnel
Ellen DeGeneres, actrice & humoriste
Elvis Costello, auteur-compositeur-interprète
Épicure, philosophe de l'Antiquité
Erykah Badu, chanteuse
Fiona Apple, chanteuse
Forest Whitaker, acteur, réalisateur & producteur
Franz Kafka, écrivain
Fred Rogers, compositeur, pasteur & animateur de l'émission M. Rogers' Neighbourhood
Frédéric Back, peintre, illustrateur & réalisateur de films d'animation
Friedrich Nietzsche, philosophe
George Bernard Shaw, critique musical et dramatique, essayiste & dramaturge
George Harrison, chanteur, compositeur & guitariste des Beatles
Henry David Thoreau, poète, essayiste & philosophe
Henry Ford, fondateur de la compagnie Ford
H.G. Wells, écrivain
Hilary Swank, actrice
Ian McKellen, acteur
Isaac Newton, mathématicien, physicien & philosophe
Jack Johnson, surfeur, cinéaste & musicien
Jackie Chan, acteur, réalisateur & chorégraphe de kung-fu
Jacques Godin, acteur
James Cromwell, acteur
Jane Goodall, spécialiste des primates
Jared Leto, acteur & chanteur
J.D. Salinger, écrivain
Jean-Claude van Damme, acteur, producteur & réalisateur
Jean-Jacques Rousseau, écrivain & philosphe
Jennie Garth, actrice
Jennifer Connelly, actrice
Jerry Seinfeld, humoriste, comédien & auteur
Joaquin Phoenix, acteur
Joël Legendre, acteur, animateur & chanteur
John Cleese, acteur
John Lennon, compositeur, guitariste & chanteur
Josh Hartnett, acteur
Jude Law, acteur
Julie Snyder, animatrice de télévision & productrice
Kate Winslet, actrice
K.D. Lang, chanteuse
Kurt Cobain, auteur-compositeur-interprète
Lenny Kravitz, auteur-compositeur-interprète
Léon Tolstoï, écrivain & philosophe
Leona Lewis, chanteuse
Léonard de Vinci, artiste & scientifique multidisciplinaire
Liv Tyler, actrice
Mahatma Gandhi, dirigeant politique et spirituel
Mark Twain, écrivain & essayiste
Martina Navratilova, championne de tennis
Mary Shelley, femme de lettres
Mary Tyler Moore, actrice, productrice & réalisatrice
Mel C, chanteuse des Spice Girls
Michael J. Fox, acteur
Michael Jackson, auteur-compositeur-interprète & danseur
Michel Sardou, auteur-compositeur-interprète
Mylène Farmer, chanteuse & actrice
Moby, artiste de musique électronique
Mya, chanteuse
Naomi Watts, actrice
Natalie Imbruglia, chanteuse & actrice
Natalie Portman, actrice
Natasha St-Pier, chanteuse
Nathalie Baye, actrice
Orlando Bloom, acteur
Pamela Anderson, actrice & modèle
Patricia Tulasne, actrice
Paul McCartney, auteur-compositeur, musicien & chanteur
Paul Newman, acteur, producteur & réalisateur
Penelope Cruz, actrice
Peter Singer, philosophe & chaire d'éthique de Princeton University
Pierce Brosnan, acteur & producteur
Pink, chanteuse
Platon, philosophe de l'Antiquité
Plutarque, biographe & moraliste de l'Antiquité
Prince, auteur-compositeur-interprète
Pythagore, mathématicien, philosophe & astronome
Rachael Leigh Cook, actrice
Ralph Waldo Emerson, poète & essayiste
Richard Gere, acteur
Richard Wagner, compositeur
Ringo Starr, batteur des Beatles
River Phoenix, acteur
Romain Rolland, écrivain, prix Nobel de littérature 1915
Samuel L. Jackson, acteur
Scott Adams, dessinateur des bandes dessinées Dilbert
Sean Astin, acteur, réalisateur & producteur
Shania Twain, chanteuse
Socrates, philosophe de l'Antiquité
Steve Jobs, cofondateur d'Apple
Thom Yorke, chanteur de Radiohead
Thomas Edison, inventeur prolifique & fondateur de General Electric
Toby Maguire, acteur
Vanessa Paradis, chanteuse & actrice
Vincent Van Gogh, peintre & dessinateur
Voltaire, écrivain & philosophe
Weird Al Yankovic, chanteur & humoriste
Willem Dafoe, acteur & scénariste
William Shatner, acteur
Woody Harrelson, acteur
Yann Martel, écrivain


N.B. Cette liste n'est pas exhaustive et on ne peut jamais être 100% certain que ces personnes étaient/sont strictement végétariennes ou végétaliennes. Même si j'ai essayé d'inclure seulement ceux dont le végétarisme a été relevé de façon fiable par des sources crédibles, je ne peux garantir l'authenticité de ces renseignements.

Les animaux sont mes amis et je ne mange pas mes amis. - Marguerite Yourcenar, écrivaine

I've been a vegetarian for years and years. I'm not judgemental about others who aren't, I just feel I cannot eat or wear living creatures. - Drew Barrymore, actrice

I saw this amazing commercial the other day. You know they have those funny commercials on tv? And they had like this one that came on it was a picture of a lamb and this voice saying “Lambs are beautiful little animals, and they give us wool and they’re very sweet in the fields. And pigs are the most intelligent farmyard animal, and they’re actually much smarter than cows and horses and pigs are not dirty, they’re actually quite clean.” And they went through about five animals, and then said, “Let’s eat them!” And it was an ad for barbecue sauce, and it was so true, it really went wack! It was very clever marketing, cause that’s the way we raise our children. Look at the pretty little chickens, we’re having chicken for dinner. Look at the sweet little lamb, we’re having chops tonight. It’s like this, I don’t know what we do to our psyches, we kind of switch off to take it all in, to deal with what we’re doing or something. - Olivia Newton-John, actrice & chanteuse


Références/Commentaires

jeudi 26 juillet 2007

Mon parcours en bref

Il faut l'avouer : je ne me suis jamais particulièrement souciée du sort des animaux de ferme. Je voyais même les végétariens et les militants de la cause animale comme des "extrémistes". Comme tout le monde, quand j'étais enfant j'adorais les animaux et je regardais souvent les émissions de Canal Découverte, fascinée par les habitudes de chasse du tigre sibérien et les rites d'accouplement de la grenouille taureau. En revanche, les vaches, les cochons et les poules n'éveillaient pas ma sympathie. Certes, j'aimais bien les observer et les caresser lors des rares visites à la campagne, mais je ne me sentais pas réellement bouleversée par leur sort. Après tout, j'étais dupe, comme tout le monde, des images idylliques et illusoires qu'on véhicule sur la vie des animaux d'élevage. Et peut-être, ayant appris depuis l'enfance que la place de ces créatures était dans les fermes (Old McDonald had a farm, yee-ya yee-ya-yo!), je considérais leur destin - pourtant dicté par les humains - comme étant naturel et acceptable. Peut-être que je m'étais habituée à l'idée qu'on les élève, les abatte et les commercialise pour remplir les étagères des épiceries. Peut-être aimais-je trop la viande pour même penser que je causais du tort en la mangeant. Ou peut-être que, simplement, je n'avais jamais pris le temps de bien réfléchir à la question et que j'ignorais comment nous, les humains, depuis le sommet de la chaîne alimentaire, faisons d'un être vivant un steak de supermarché.

C'est là que j'ai décidé de m'informer.


Les animaux de ferme ne sont plus que de la viande sur pattes. Transformés en aliments, ils sont conditionnés afin que disparaisse tout signe de leur nature. Au cours d'une enquête, on a demandé à des enfants des villes d'où venaient les oeufs. Du supermarché, ont-ils répondu. Mais avant, d'où venaient-ils? Ils ont haussé les épaules. [...] Nous vivons dans l'ère de la spécialisation, et les questions de vie et de mort sont gardées secrètement à distance. S'il fallait faire l'abattage nous-mêmes, les végétariens seraient beaucoup plus nombreux. Ceux qui nous vendent ces aliments s'en doutent, et c'est pourquoi la plus grande partie de la viande est exposée sous forme de paquets enveloppés de cellophane ou de nylon qui ne donnent pas le moindre indice de son origine animale. C'est une nourriture abstraite pour une génération qui préfère ne pas associer la viande qu'elle consomme avec les animaux dont elle provient. - Desmond Morris, zoologiste vulgarisateur & peintre surréaliste

Man is the only animal that can remain on friendly terms with the victims he intends to eat until he eats them. - Samuel Butler, romancier



Références/Commentaires

mercredi 25 juillet 2007

Les fermes industrielles

Aujourd'hui, les fermes et l'élevage des animaux ne sont plus ce qu'ils étaient il y a quelques décennies. Oubliez les étendues de pâturage verdoyant et les jolis paysages campagnards, parsemés de petites fermes familiales, évoquant la simplicité et le labeur - aujourd'hui celles-ci ont été remplacées par des enclos en métal, des cages grillagées et d'autres systèmes de confinement qui caractérisent les fermes industrielles modernes (1). Emprisonnés dans ces espaces surpeuplés et malpropres, les animaux sont bourrés d'antibiotiques et d'aliments synthétiques remplis de facteurs de croissance pour être finalement abattus de façon cruelle.

Comme partout, la voix économique domine dans le secteur agroalimentaire. Pour que les supermarchés hégémoniques puissent vendre de la viande, des oeufs et des produits laitiers à bon marché auprès d'une clientèle de plus en plus "chasseur d'aubaines", la productivité à tout prix est devenue la devise de l'industrie. Les premiers à pâtir de l'intensification de la compétition et de la demande croissante pour la charcuterie sont les animaux, qui sont traités non plus comme des êtres vivants, mais des articles de consommation, des unités de production, des signes de piasses. Pour minimiser les coûts, on néglige les soins vétérinaires, les conditions sanitaires, la nutrition... bref, le bien-être général des animaux. En vue d'augmenter la rentabilité, n'importe quel moyen est bon pour produire plus et plus rapidement, tout en investissant moins - même si l'on doit faire souffrir.

Ce modèle de production cruel, polluant et malsain fait du mal non seulement aux animaux, mais aussi à la Terre et aux humains. Notre planète, déjà souffrante, doit fournir une quantité prodigieuse de ressources naturelles aux fermes industrielles et composer avec les tonnes de déchets toxiques qu'elles rejettent dans l'eau, le sol et l'atmosphère. Les humains, pendant qu'ils se félicitent d'avoir créé un système d'alimentation factice mais efficace, sont ravagés par les substances nocives dans la viande (antibiotiques, hormones, gras, cholestérol), les microbes qui s'échappent des granges et des abattoirs (E.coli, grippe aviaire, vache folle) et les éléments toxiques qui s'écoulent des fermes jusqu'à nos fenêtres et nos robinets (ammoniac, phosphore, nitrogène) (2).

En dépit de tous ces impacts dévastateurs, rares sont ceux qui savent d'où provient leur charcuterie, combien de souffrance se cache derrière elle et ce qu'elle a coûté à la Terre - à sa santé et à celle de ses habitants. Je vous invite donc, dans les prochaines pages, à faire le tour d'une ferme typique en Amérique du Nord. (Si les mots ne vous émeuvent pas et que vous avez besoin d'images, regardez gratuitement le film Terriens pour une expérience plus réaliste mais profondément bouleversante. Âmes sensibles s'abstenir!)


Plus encore que l'ambiguïté de la situation de l'animal dans la société humaine, l'obstacle majeur à la reconnaissance de ses droits par une loi provient de l'intérêt économique qu'il suscite ; l'animal représente une source de profit si importante qu'on le laisse volontairement réduit à son aspect de produit utilitaire, sans se soucier de sa nature d'être sensible, vivant et souffrant. Les avantages économiques qui naissent de l'exploitation animale vont de pair avec des considérations politiques : la protection de l'animal passe au second rang quand il s'agit de préserver les intérêts de groupes influents. - Suzanne Antoine, juriste, présidente de Chambre honoraire à la cour d'appel de Paris

If you knew how meat was made, you'd probably lose your lunch. - K.D. Lang, auteure-compositeure-interprète

It is only by softening and disguising dead flesh by culinary preparation that it is rendered susceptible of mastication or digestion, and that the sight of its bloody juices and raw horror does not excite intolerable loathing and disgust. - Percy Bysshe Shelley, poète



(1) Finsen, L., & Finsen, S. (1994). The Animal Rights Movement: From Compassion to Respect. Twayne Publishers: New York.
(2) Centers for Disease Control and Prevention. U. S. Department of Health and Human Services. Concentrated Animal Feeding Operations. Environmental Hazards & Health Effects.

Références/Commentaires

mardi 24 juillet 2007

Tes ailes de poulet et ton omelette

De poule à poulet

CONFINEMENT : Entassées par groupes de 5 000 à 50 000 dans de larges hangars industriels, où des appareils automatiques leur fournissent eau et nourriture, les poules n'ont souvent pas assez d'espace pour s'étirer les ailes et la plupart ne verront jamais le soleil ni ne respireront de l'air frais (1).

MALADIES : Dans ces espaces bondés, les maladies se propagent rapidement. L'air est rempli de microbes, de CO2, de méthane, de sulfure d'hydrogène, de vapeurs d'ammoniac, de poussière et de produits de desquamation, qui causent chez les poules de divers problèmes cutanés et respiratoires, d'inflammation, d'hémorragie et de cécité (2).

De plus, les poulets à griller sont médicamentés ou génétiquement manipulés dans le but d'augmenter leur vitesse de croissance et leur taille. Par conséquent, 26% de ceux-ci deviennent handicapés (impotence, insuffisance cardiaque), à cause d'un développement physique trop rapide, et 90% ne peuvent marcher de façon normale (3).

If man wants freedom why keep birds and animals in cages? Truly man is the king of beasts, for his brutality exceeds them. We live by the death of others. We are burial places! I have since an early age abjured the use of meat. - Léonard de Vinci, artiste, scientifique et inventeur prolifique

CRUAUTÉ : À la fin de leur vie misérable, une fois arrivées à l'abattoir, les poules sont suspendues par leurs pattes à des étriers métalliques d'une courroie transporteuse, immobilisées par choc électrique, égorgées par une lame mécanique puis ébouillantées. Inévitablement, des milliers d'entre elles arrivent dans l'eau bouillante totalement lucides, n'ayant pas été rendues inconscientes par l'électrocution et ayant échappé à la lame (4). Alors qu’une poule normale vit en moyenne 15 ans, en production industrielle on l’abat à 42 jours ou moins. En 2003, environ 600 millions de poulets ont été abattus au Canada (5).

Ma mère était convaincue, et j'ai gardé à cet égard ses convictions, que tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est l'une des plus déplorables et des plus honteuses infirmités de la condition humaine, que c'est une de ces malédictions jetées sur l'homme. Elle croyait, et je crois comme elle, que ces habitudes d'endurcissement du coeur à l'égard des animaux les plus doux, ces immolations, ces appétits de sang, cette vue des chairs palpitantes, poussent les instincts du cœur à la cruauté et à la férocité. - Alphonse de Lamartine, poète, écrivain & historien


L'oeuf ou la poule?

Few people would keep a hen in a shoe box for her entire egg-laying life; but practically everyone will eat smartly packaged, 'farm fresh' eggs from battery hens. - The Economist, 19/07/95

CONFINEMENT : Même certains végétariens ne se soucient pas du sort des poules pondeuses. Entassées dans des batteries de ponte (petites cages à l'intérieur de cabanes crasseuses et sans fenêtre), elles n'ont que quelques dizaines de cm d'espace vital et ne peuvent donc pas s'étirer les ailes, encore moins se déplacer (6). Tandis que l'Union européenne a reconnu la cruauté de ces techniques d'élevage et a voté pour l'interdiction des batteries de ponte (7), au Canada et aux États-Unis la pratique se poursuit.

Vie animale, sombre mystère. Toute la nature proteste contre la barbarie de l'homme qui ne comprend pas, qui humilie et qui torture ses frères inférieurs. - Jules Michelet, historien & philosophe

CRUAUTÉ : Laisser les poules à leur cycle naturel de ponte ne serait pas rentable ; on a donc recours à une technique consistant à priver les poules de nourriture pendant près de deux semaines pour contraindre leur corps à recommencer plus tôt le cycle de ponte (8).

Puisque les espèces de poules pondeuses sont sélectionnées génétiquement pour une production d'oeufs maximale, elles ne croissent pas rapidement et ne deviennent pas assez grosses pour que la vente de leur viande soit rentable. Par conséquent, les poussins mâles de ces poules n'ont aucune valeur économique et sont rejetés de la façon la moins coûteuse possible (étouffés dans des sacs en plastique, décapités, asphyxiés ou écrasés) (9). Le même sort est réservé à la maman poule une fois que sa productivité commence à décliner, à moins qu'elle ne se fasse abattre pour devenir de la viande de qualité inférieure (10).

ÉLEVAGE EN LIBERTÉ (FREE-RANGE) : Il faut prendre cet étiquetage avec un grain de sel. La soi-disante "liberté" des poules consiste à ne pas être enfermées dans des cages, mais à vivre entassées par terre ou sur des plates-formes, puisque les critères de certification exigent simplement que la volaille ait accès au plein air, non pas qu'elle doive être élevée à l'extérieur (11). En fait, une étude sur 800 000 poules élevées en liberté au Royaume-Uni révélait que moins de 15% du troupeau se trouvait à l'extérieur à tout moment donné (12). Par ailleurs, aucun critère environnemental n'est associé à cet étiquetage et les animaux ne sont pas protégés contre les traitements abusifs. Du reste, même dans les fermes avec de meilleures installations, les poussins mâles et les vieilles poules pondeuses non rentables n'échappent pas à l'élimination (13).

Jadis, le fait de croire que les hommes de couleur étaient vraiment des hommes et devaient être traités humainement passait pour une folie. Aujourd'hui, on considère comme éxagéré de prétendre qu'un des devoirs imposés par l'éthique rationnelle est de respecter ce qui vit, même dans ses formes inférieures. Mais un jour, on s'étonnera qu'il ait fallu autant de temps à l'humanité pour admettre que des déprédations insouciantes causées à ce qui vit sont incompatibles avec l'éthique. - Albert Schweitzer, théologien, musicien, philosophe & médecin, prix Nobel de la paix 1952


(1) Ernst R.A. (1995). Chicken Meat Production in California. Poultry Fact Sheet No. 20. University of California Cooperative Extension.
Dawkins, M.S., & Hardie, S. (1989). Space needs of laying hens. British Poultry Science. 30:413-416.
(2) Davis, K. (1997). Prisoned Chickens, Poisoned Eggs: An Inside Look at the Modern Poultry Industry. The Book Publishing Company: Summertown, TN.
(3) Kestin, S.C. et al. (1992). Prevalence of leg weakness in broiler chickens and its relationship with genotype. Veterinary Record. 131:190-194.
(4) United States Department of Agriculture. (2006). FSIS Manual for State Meat and Poultry Inspection Program Reviews. Food Safety & Inspection Service.
(5) Canadian Coalition for Farm Animals. La vérité sur nos aliments : le poulet à griller. Humane Food.ca
(6) United States Department of Agriculture. (2000). Reference of 1999 Table Egg Layer Management in the US . Animal and Plant Health Inspection Service, Veterinary Services.
(7) EUROPA - Le portail de l'Union européenne. Poules pondeuses. Sécurité Alimentaire - De la Ferme à la Table.
(8) Rollin, B.E. (1995). Farm Animal Welfare: School, Bioethical, and Research Issues. Iowa State University Press: Ames.
(9) Mench, J.A., & Siegel, P.B. (2000). Poultry. South Dakota State University: Brooklings, SD.
(10) Henry, F. (1 juin 2003). The squawk over Ohio's eggs. The Plain Dealer.
Iggers, J. (10 juil. 2003). Home On The (Free) Range. Star Tribune.
(11) LaFay, L. (14 avril 2004). Into the Frying Pan. Style Weekly.
(12) Dawkins, M.S. et al. (2003). What Makes Free-Range Broiler Chickens Range? In Situ Measurement of Habitat Preference. Animal Behaviour. 66: 151-60.
(13) Vartan, S. (2003). Happy Eggs. E-Magazine.

Références/Commentaires

lundi 23 juillet 2007

Ton bacon

Les trois petits cochons... maltraités

La grandeur d'une nation et son avancement moral peuvent être appréciés par la façon dont elle traite les animaux. - Mahatma Gandhi, guide spirituel & philosophe

CONFINEMENT : Les truies passent la majeure partie de leur vie dans des cages à claire-voie, si petites qu'elles peuvent à peine bouger. C'est dans cette même cage qu'elles doivent manger, dormir, uriner et déféquer (1). Durant la grossesse, les truies enceintes ressentent pourtant le besoin physique de construire un nid et cette envie devient telle que certaines d'entre elles vont frotter leur museau jusqu'au sang contre la plancher de béton, dans le but de satisfaire cet instinct (2). En milieu confiné, des comportements neurotiques apparaissent tels que le mordillage du grillage de l'enclos, le tic de mastication, le cognement de tête répété contre les murs, et pire encore, le cannibalisme (morsure des queues et des oreilles) (3).

Juste pour le plaisir de quelques pauvres bouchées de chair, nous privons une âme du soleil et de la lumière, et de la vie et du temps qui lui revenaient, et dont elle était née en ce monde pour jouir. - Plutarque, biographe & moraliste de l'Antiquité

MALADIES : À l'état libre, les cochons mangent des graines et des feuilles tout au long de la journée, mais dans les fermes industrielles, ils sont nourris au concentré de protéines, ingéré en 20 minutes. Tout en leur fournissant des calories en abondance, ce régime les laisse dans un état d'insatiété chronique et produit des animaux en mauvaise santé (4). De plus, vivant et dormant sur des planchers de béton, ils se retrouvent avec les articulations enflées, la peau déchirée et les pattes écorchées et infectées (5). Les enclos, remplis de poussière et d'ammoniac, sont à l'origine de graves problèmes respiratoires, dont la pneumonie chez les 3/4 des animaux, selon une étude sur 6 000 cochons abattus aux États-Unis (6).

Quiconque a entendu les cris d'un animal qu'on tue ne peut plus jamais manger de sa chair. - Confucius, philosophe & éducateur

CRUAUTÉ : Les cochonnets, séparés de leur mère à l'âge de 10 jours, sont castrés et se font déchirer des bouts d'oreille (à des fins d'identification) avant d'être entassés dans des cages à porcs (7). La plupart se font également casser les dents et couper la queue afin d'éviter les comportements cannibales mentionnés ci-haut (8). Toutes ces opérations se font sans analgésique. Malheur au cochon qui tombe malade et devient non productif, puisqu'il sera probablement assommé à mort ou noyé (9).

Pour ceux qui échappent à une mort prématurée, leur existence misérable se termine à la boucherie, où les exemples d'abattement cruel ne font pas défaut. Après l'électrocution, les cochons sont mis dans de l'eau bouillante afin d'assouplir le cuir pour faciliter le dépouillement de la peau - mais un abattage raté (situation courante) condamne le pauvre animal, encore vivant et couinant, à mourir noyé et ébouillanté (10).

As soon as I realized that I didn't need meat to survive or to be in good health, I began to see how forlorn it all is. If only we had a different mentality about the drama of the cowboy and the range and all the rest of it. It's a very romantic notion, an entrenched part of American culture, but I've seen, for example, pigs waiting to be slaughtered, and their hysteria and panic was something I shall never forget. - Cloris Leachman, actrice de télévision, cinéma & théâtre


(1) British Colombia Ministry of Agriculture, Food & Fisheries. (2001). Gestation Pen Stalls. Agricultural Building Systems Handbook.
(2) Perkins, J. (7 mars 2004). Kinder, Gentler Food. Des Moines Register.
(3) Kaufman, M. (18 juin 2001). In Pig Farming, Growing Concern. The Washington Post.
(4) MacKenzie, D. (18 mars 2000). Protein at a Price. New Scientist.
(5) Whittemore, C. (1993). The Science and Practice of Pig Production. Longman Scientific and Technical: Essex, England.
(6) United States Deparment of Agriculture, Animal and Plant Health Inspection Service. (1992). Swine Slaughter Surveillance Program. National Animal Health Monitoring System.
(7) Burcham, N.L. (1997). Identify pigs by ear notching. Cooperative Extension Service, New Mexico State University.
(8) Luce, W.G. et al. (1995). Managing the sow and litter. Oklahoma Cooperative Extension Service.
(9) People for the Ethical Treatment of Animals. Pig Farm Cruelty Revealed. Seaboard Farms Investigation.
(10) Eisnitz, G. (1997). Slaughterhouse. Prometheus Books: New York.

Références/Commentaires

dimanche 22 juillet 2007

Ton steak haché et ton fromage cheddar

La vache qui (ne) rit (pas)

ENTASSEMENT : Les bovidés qui deviendront du boeuf sont souvent élevés dans un premier endroit, engraissés dans un autre, puis abattus encore ailleurs. Mais pour la majeure partie de leur vie, ils demeurent entassés dans des parcs d'engraissement, debout au milieu de la fange et de leurs propres excréments, respirant l'air rempli d'ammoniac, de méthane et d'autres gaz nocifs (1). Lors du transport vers les parcs, les enchères ou l'abattoir, on les prive de nourriture dès la veille puisque celle-ci ne sera pas rentabilisée sous forme de chair commerciale. Ainsi, au cours du voyage de plusieurs centaines de kilomètres, à des températures parfois extrêmes, certains animaux mourront ou souffriront de pneumonie, de déshydratation et d'épuisement (2).

Now I can look at you in peace; I don't eat you anymore. - Franz Kafka, écrivain

MALADIES : Le régime typique des bovidés d'élevage est composé de maïs - qu'ils ne peuvent pas bien digérer - et d'aliments qui bourrent mais qui ne nourrissent pas, tels la sciure et les excréments de volaille. Ce régime artificiel engendre chez le bétail toutes sortes de problèmes de santé, notamment l'acidose, la diarrhée, les ulcères, les maladies hépatiques et l'affaiblissement chronique du système immunitaire (3).

Mais existe-t-il quelque chose de plus abominable que de se nourrir continuellement de viande de cadavres? - Voltaire, écrivain & philosophe

CRUAUTÉ : Tout au long de leur vie, les animaux doivent fréquemment subir des procédures douleureuses dont les brûlures du 3è degré (marquage au fer), l'ablation des testicules et la coupure des cornes. Pour minimiser les coûts, la plupart du temps ces pratiques se font sans analgésique (1). À l'abattoir, les animaux reçoivent une balle dans la tête afin de les rendre insensibles avant l'abattage, mais la vitesse des chaînes de production ne permet pas toujours une exécution nette. Par conséquent, plusieurs se rendent à l'étape de dépouillement et de démembrement encore conscients (4).

Comme la vue d'un taureau sacrifié aux dieux était devenue pour nous un opprobre, nous avons caché le bain de sang quotidien dans des abattoirs lavés à l'eau de l'attention de tous ceux qui se repaissent de morceaux de cadavres d'animaux domestiques préparés pour qu'ils ne soient pas reconnaissables. - Richard Wagner, compositeur


Pas capable de tirer ma vache...

La vache produit du lait pour la même raison que la femme : pour nourrir ses petits. Cependant, les veaux nés dans les fermes laitières sont séparés de leur mère après la naissance et nourris de substituts laitiers pour que les humains puissent avoir le lait qui leur appartient (5). Pour maintenir un approvisionnement constant de lait maternel, les vaches subissent des grossesses répétées et sont traites plusieurs fois par jour, toute leur vie durant. Aux États-Unis, il y a aujourd'hui 9 millions de vaches laitières - soit 13 millions de moins qu'en 1950 - qui produisent 24.5 milliards de kg de lait de plus qu'il y a une cinquantaine d'années (6). En effet, la production quotidienne naturelle d'une vache n'excède pas 7 kg, mais la manipulation génétique, les antibiotiques et les hormones peuvent induire une production laitière 10 fois plus grande que normale (7).

Some will take refuge in the old cliché that humans are different from other animals. But when did a difference justify a moral prejudice? When did those with black hair have a right to mistreat those with red hair... or even those with blue or purple hair... Surely the crucial similarity that men share with other animals is the capacity to suffer? Regardless of the number of legs or the woolliness of our fur, we can all suffer... - Richard Ryder, psychologue & pionnier du mouvement de libération animale

CONFINEMENT :
L'industrie laitière n'est pas bénigne, comme certains voudraient le croire. Puisque les vaches sont traitées comme des unités de production dont on veut tirer le maximum de profits, la taille des troupeaux augmente sans cesse tandis que le travail manuel est remplacé par l'automatisation. Reliées à des machines, les vaches laitières passent leur vie entière debout sur des planchers de béton ou entassées dans des grands parterres de boue (8).

Not having known anything better does not alleviate the suffering of the animal. Its fundamental desires remain and it is the frustration of those desires that is a great part of its suffering. There are so many examples: the dairy cow who is never allowed to raise her young, the battery hen who can never walk or stretch her wings, the sow who can never build a nest or root for food in the forest litter, etc. Eventually we frustrate the animal's most fundamental desire of all - to live. - David Cowles-Hamar, chanteur de The Bigger The God

MALADIES : Le pis attaché à des machines à traire automatisées, les vaches souffrent de chocs électriques, de lésions douloureuses et de mastite (inflammation des glandes mammaires). Plusieurs d'entre elles ont également la "fièvre de lait", due à une production trop intensive, qui survient lorsque la sécrétion de lait épuise les réserves de calcium plus rapidement qu'elles ne peuvent être renouvelées dans la circulation (9).

You have just dined, and however scrupulously the slaughterhouse is concealed in the graceful distance of miles, there is complicity. - Ralph Waldo Emerson, poète & essayiste

CRUAUTÉ : Les vaches vivent normalement 25 ans et peuvent produire du lait pendant près d'une décennie, mais les conditions de vie exécrables des fermes industrielles les rendent maladives, faibles et incapables de se reproduire en moins de 4-5 ans. Devenues inutiles et non rentables, elles sont alors transportées à l'abattoir. De ce fait, un tiers du boeuf consommé aux États-Unis provient des "vieilles" vaches laitières (11).

Our task must be to free ourselves... by widening our circle of compassion to embrace all living creatures and the whole of nature and its beauty.
Nothing will benefit human health and increase chances of survival for life on earth as much as the evolution to a vegetarian diet.
- Albert Einstein, physicien & philosophe, prix Nobel de physique 1921



(1) Eisnitz, G.A. (1997). Slaughterhouse. Prometheus Books: New York.
Reuters. (23 janv. 2004). U.S. ‘Downer’ Ban Hurts Cattle Producers. The China Post
(3) Pollan, M. (31 mars 2001). Power Steer. New York Times.
(4) Warrick, J. (10 avril 2001). They Die Piece by Piece. Washington Post.
(5) Goldstein, D. (30 mai 2002). Up Close: A Beef with Dairy. KCAL Report.
(6) Blaney, D.P. (2002). The changing landscape of U.S. milk production. Statistical Bulletin No 978, U.S. Department of Agriculture.
(7) D'Silva, J. (15 nov. 2003). Faster, Cheaper, Sicker. New Scientist.
(8) National Agriculture Statistics Service. (17 fév. 2004). Milk production. U. S. Department of Agriculture.
(9) Dairy Herd Health and Productivity Service. University of Edinburgh. Milk Fever. Information Sheets.
Roeber, D.L. et al. (2001). National Market Cow and Bull Beef Quality Audit—1999: A Survey of Producer-Related Defects in Market Cows and Bulls. Journal of Animal Science. 79:658-665.
(11) Wallace, R. L. (2002). Market Cows: A Potential Profit Center. Illini DairyNet Papers. University of Illinois at Urbana-Champaign.

Références/Commentaires

samedi 21 juillet 2007

Ton saumon fumé

Plusieurs seront surpris de trouver les poissons et les fruits de mer dans ce blogue. Combien de fois m'a-t-on demandé si je mangeais du poisson, même après que j'aie dit que j'étais végétarienne? En réalité, peu de gens prennent le temps de penser à ces animaux marins qui deviennent de plus en plus populaires dans les régimes "santé" ou "minceur". Qui a déjà réfléchi à la vie des poissons avant leur arrivée dans la section des produits surgelés du supermarché? Qui connaît bien l'industrie piscicole? Je vous invite à y faire le tour.

CRUAUTÉ : Au Canada, plus de 4 milliards de poissons sont tués chaque année pour la consommation et plusieurs millions meurent en raison de la pêche récréative (1). Sans protection légale, les poissons sont empalés, écrasés, étouffés, tranchés et étripés - tout cela dans un état de pleine conscience. Qu'ils soient élevés sur une aquaferme, pêchés par de grands filets dévastateurs ou accrochés à un hameçon, ces poissons meurent tous de façon brutale.

(Voir LES SCEPTIQUES VOUS DIRONT pour le débat sur la capacité des animaux marins à éprouver de la douleur.)

PÊCHES COMMERCIALES :
De nos jours, la pêche ne se fait plus à la ligne dans de petites barques, mais plutôt avec de l'équipement électronique et la communication satellite, dans de grands chalutiers commerciaux. Ces énormes vaisseaux peuvent naviguer sur l'océan pendant des mois et accumuler des milliers de tonnes de poissons dans ses formidables compartiments de congélation. La pêche à une telle échelle engendre, bien évidemment, des conséquences désastreuses pour la vie marine.

Une étude sur 4 ans démontre qu'en 2003, 30% de toutes les espèces pêchées étaient au bord de l'extinction et que ce pourcentage atteindrait 100% en 2048 (2). Le problème c'est que même si seulement quelques espèces de poissons sont ciblées, les hameçons et les filets des chalutiers attrapent des milliers d'autres animaux marins chaque jour (3). Requins, tortues, oiseaux, phoques, dauphins et baleines malchanceux, s'ils ne succombent pas au contact des palangres (grosse ligne munie d'hameçons) et des filets maillants (qui attrapent les poissons par les branchies), ils sont alors rejetés à l'eau pour ensuite se faire manger par des prédateurs ou mourir au bout de leur sang. Ce "bycatch" jeté constitue le quart des captures commerciales - chiffre qui monte à 85% pour les chalutiers à crevettes (4).

We really see the end of the line now. It's within our lifetime. Our children will see a world without seafood if we don't change things. - Boris Worm, biologiste marin, Dalhousie University

AQUACULTURE :
L'éventualité d'un avenir sans vie marine a mis de l'huile dans les rouages de l'industrie piscicole. Pour satisfaire la demande croissante des consommateurs pour les fruits de mer, l'industrie a créé des fermes de pisciculture où des millions de poissons sont enfermés dans des étangs, des réservoirs de béton ou des cages maillées dans les eaux côtières. Un si grand nombre de poissons dans un espace si restreint mène à la contamination fécale, la propagation de maladies et les épidémies de parasites (5). Dans les fermes côtières, la pollution par les excréments, les cadavres de poissons, les pesticides utilisés pour contrôler les maladies et la pâture médicamentée cause souvent des dommages environnementaux souvent pires que ceux de la pêche commerciale et conduit à l'épuisement de certaines espèces sauvages (6). Si vous croyez que vous mangez très peu de ce genre de poissons, détrompez-vous : en Amérique du Nord, 30% des fruits de mer consommés sont nés de l'aquaculture (80% du saumon!). Qui est plus, cette industrie néfaste est extrêmement inefficace, nécessitant 3 kg de poissons pêchés commercialement pour chaque kg de poissons d'élevage et offrant un service que les océans fournissent - mais pas pour longtemps - gratuitement (7).

PÊCHES RÉCRÉATIVES :
Que dire d'un sport qui consiste à traumatiser, blesser et même tuer des animaux pour le plaisir? Même si le poisson est relâché, il peut souffrir de blessures à la bouche et aux nageoires, de perte d'écailles protectrices, d'accumulation d'acide lactique dans les muscles et de manque d'oxygène (8). Si l'hameçon ne le blesse pas mortellement, la faiblesse occasionnée par la capture peut en faire une proie facile pour ses prédateurs. Une étude récente démontre que sur plus de 580 achigans pêchés puis relâchés lors d'un tournoi de pêche récréative au Wisconsin, une centaine sont morts 5 jours après l'événement (9). Pêcher pour le plaisir est donc un acte inutilement cruel et gaspilleur, que les poissons soient tués sur le champ ou relâchés, blessés et épuisés.

(Voir LES SCEPTIQUES VOUS DIRONT pour en savoir plus sur l'impact de la consommation de poisson sur la santé.)

Le peu de végétariens par philosophie ont fait plus pour l'humanité que tous les philosophes modernes et tant que ces derniers n'auront pas le courage de chercher un mode de vie totalement différent et de l'indiquer comme exemple, ils ne porteront aucun fruit. - Friedrich Nietzsche, philosophe


(1) Pêches et Océans Canada. (2005). Pêche commerciale - Débarquements. Services statistiques.
(2) Eilperin, J. (3 nov. 2006). World's Fish Supply Running Out, Researchers Warn. Washington Post.
(3) Deimer, P. (2003). By-catch: Fishing industry responsible for whale and dolphin deaths. Gesellschaft zum Schutz der Merressäugetiere (Society for the Conservation of Marine Mammals).
(4) Cook, R. (2003). The magnitude and impact of by-catch mortality by fishing gear. In Responsible Fisheries in the Marine Ecosystem. M. Sinclair & G. Valdimarsson, eds. FAO and CABI International Publishing.
(5) Johnson, S.C., Treasurer, J.W., Bravo, S., Nagasawa, K., & Kabata, Z. (2004). A review of the impact of parasitic copepods on marine aquaculture. Zoological Studies. 43:229-243.
(6) Lymbery, P. (1992). The Welfare of Farmed Fish. Compassion in World Farming: Petersfield, Hampshire.
(7) Tyedmers, P.H. (2000). Salmon and Sustainability: The Biophysical Cost of Producing Salmon Through the Commercial Salmon Fishery and the Intensive Salmon Culture Industry. Ph.D thesis. Department of Resource Management and Environmental Studies, University of British Columbia.
(8) Koopmans, R. (2004). The science of catch and release: Fish physiology dictates careful handling. Freshwater Fisheries Society of British Colombia.
(9) Associated Press. (25 juil. 2006). Hundreds of Wisconsin Bass Found Dead After Meet. Environmental News Network.

Références/Commentaires

vendredi 20 juillet 2007

L'environnement

The costs of mass-producing cattle, poultry, pigs, sheep and fish to feed our growing population... include hugely inefficient use of freshwater and land, heavy pollution from livestock feces... and spreading destruction of the forests on which much of our planet's life depends. - Time Magazine, 11/08/99



Le gaspillage des ressources

Dans un monde aux ressources limitées, l'élevage du bétail consomme une quantité excessive des trésors naturels (1/3 des matières premières aux États-Unis) (1). Bien que la plus grande part de notre production céréalière sert à nourrir le bétail, la majorité des calories que celui-ci ingère n'est pas transformée en chair pour la consommation humaine, mais plutôt dépensée pour les besoins quotidiens et la survie de l'animal (2). Ainsi, les quantités pharamineuses de nourriture, de terres, d'eau et d'énergie qui sont investies dans l'industrie sont détournées d'un usage potentiellement plus efficace et plus profitable pour les habitants de la terre.

Pas surprenant qu'un rapport des Nations Unies affirme que "l’élevage est un des premiers responsables des problèmes d’environnement mondiaux aujourd’hui et il faudrait y remédier rapidement" (3). Ce rapport démontre qu'à l'échelle mondiale, l'élevage produit plus de gaz à effets de serre que le secteur des transports et qu'il contribue de façon importante à la déforestation et la dégradation des terres. Accaparant 30% de la surface émergée et responsable de 70% du déboisement des forêts amazoniennes, l'élevage est aussi à l'origine de l'érosion des sols, de la contamination des eaux et de l'avancée de la désertification un peu partout sur le globe (3).

The way that we breed animals for food is a threat to the planet. It pollutes our environment while consuming huge amounts of water, grain, petroleum, pesticides and drugs. The results are disastrous. - Dr. David Brubaker, John Hopkins University Center for a Livable Future

Haut de la page


La nourriture

POUR LA PRODUCTION DE VIANDE, IL FAUT (4)
- 1,5 kg de céréales pour produire 1 kg de poisson
- 2 kg de céréales pour produire 1 kg de poulet
- 4 kg de céréales pour produire 1 kg de porc
- 8-10 kg de céréales pour produire 1 kg de boeuf


Ne serait-il pas mieux, aux points de vue économique, social et environnemental, de manger directement les végétaux plutôt que de les donner au bétail?

NOURRITURE VS. FOURRAGE
- 70% des céréales produites au Canada ne sont pas consommées par les humains, mais par le bétail sous forme de fourrage (5).
- Les céréales consommées annuellement par le bétail étasunien pourraient nourrir 1.4 milliards de personnes (6).
- 80% des enfants qui souffrent de famine vivent dans des pays qui ont des surplus agricoles... mais ces surplus vont nourrir des animaux plutôt que des humains (7).

Si des millions de personnes dans le monde meurent de faim - et ce, même s'il y a assez de nourriture sur la planète pour nourrir toute la population humaine - comment se fait-il que les 3/4 de nos cultures agricoles sont transformées en fourrage pour animaux? Comment se fait-il que dans les nations pauvres, les agriculteurs abandonnent leurs cultures traditionnelles en faveur de l'élevage, tandis que les ressources du pays sont utilisées non plus pour faire vivre la population locale, mais pour nourrir des animaux qui finiront dans l'assiette des riches?

Haut de la page


L'eau

L'industrie du bétail est l'une des principales causes de l'épuisement d'eau douce (8). Pas surprenant si on pense à la quantité d'eau nécessaire pour irriguer les cultures destinées au fourrage, pour abreuver les animaux et pour nettoyer la crasse dans les fermes, les camions de transport et les abattoirs. Au lieu d'étancher la soif des populations démunies ou faire pousser des cultures de consommation directe, toute cette eau est détournée vers l'élevage du bétail, asséchant des puits partout en Inde, en Chine et en Afrique du Nord (9).

En fait, le secteur agricole est le plus grand consommateur d'eau au Canada (10) et dans le monde (11). Aux États-Unis, la moitié de la consommation d'eau annuelle est destinée à l'élevage (12). À titre de comparaison, la production d'1 kg de blé consomme 1000-2000 L d'eau, tandis que la production d'1 kg de viande en consomme 10 000-13 000 L (13).

Pour ceux qui se soucient de l'environnement et des problèmes d'eau, sachez que manger une livre de boeuf de moins par année équivaut à ne pas se doucher pendant un an. C'est bien de prendre des douches plus courtes, mais c'est mieux de manger végétarien!

Haut de la page


La terre

80% des terres agricoles aux États-Unis sont utilisées pour l'élevage (14), tandis qu'à l'échelle mondiale, l'équivalent de 7 terrains de football est rasé chaque minute pour faire place à l'élevage (15). À cause de ces pratiques, la perte des couches arables et l'infertilité des sols sont des problèmes de plus en plus graves (16). Considérant que la production végétale nécessite seulement une fraction des terres arables requises pour la production de viande, d'oeufs et de produits laitiers, on ferait bien meilleur usage de nos terres en cultivant des aliments directement consommés par les humains.

Haut de la page


L'énergie

Pensez à l'énergie que nécessite chaque étape de la production de viande, de la ferme au supermarché :
1) Culture de maïs, de blé et de soja à grande échelle (cultivation, irrigation, engrais, etc.)
2) Transport des céréales aux usines de fourrage, dans d'énormes camions
3) Exploitation des broyeurs très énergivores
4) Transport du fourrage aux fermes industrielles
5) Exploitation des fermes industrielles (ventilation, courroies transporteuses, éclairage, etc.)
6) Transport des animaux à l'abattoir
7) Exploitation des abattoirs
8) Transport de la viande vers des établissements de transformation
9) Exploitation des établissements de transformation
10) Transport de la viande aux épiceries et supermarchés OU exportation à l'étranger
11) Réfrigération ou congélation avant la vente

Toutes ces étapes consomment beaucoup d'énergie, engendrent une pollution massive et émettent beaucoup de gaz à effets de serre (17).

CONSÉQUENCES ÉNERGÉTIQUES :
- La production d'une seule boulette de hamburger consomme une quantité d'essence suffisante pour conduire 30 km (18).
- Devenir végétalien entraîne une plus grande réduction des émissions de CO2 qu'échanger sa voiture régulière pour une Toyota Prius (hybride) (19)!
- Pour produire des protéines animales, il faut 10 fois plus d'énergie fossile que pour produire la même quantité de protéines végétales (20).

La plupart d'entre nous essayons de conserver de l'énergie en éteignant nos appareils ménagers et en achetant des ampoules fluorescentes. Mais la façon la plus efficace de réduire notre consommation d'énergie fossile est de ne plus manger de viande!

Haut de la page


Les déchets et les sous-produits

Selon l'agence de protection environnementale des États-Unis, l'écoulement des fermes industrielles pollue les cours d'eau plus que toutes les autres industries réunies (1). Par ailleurs, la contamination de l'air - due aux gaz nocifs (méthane, ammoniac, sulfure d'hydrogène) et aux particules volatiles (poussière, bactéries, moisissure) provenant des fermes et de la pulvérisation du fumier liquide - est également devenue un grave problème environnemental et de santé publique (21).

EXCRÉMENTS ANIMAUX :
Aux États-Unis, les animaux d'élevage produisent 130 fois plus d'excréments que la population humaine, ce qui représente 20 tonnes annuelles de matières fécales par foyer (22). Puisque les fermes n'ont pas de système d'épuration des eaux usées comme dans les villes, l'écoulement de bouse des lagunes de fumier finit par polluer l'eau, souiller les terres arables et contaminer l'air (9). Même si l'industrie tente de rentabiliser les produits dérivés de l'élevage, seulement 1/6 du fumier est transformé en engrais ; l'excès s'accumule dans les rivières et les nappes phréatiques, contribuant à la pollution par l'azote, le phosphore et les nitrates (23).

Haut de la page


La biodiversité

Chaque ferme et pâturage était jadis un habitat naturel avec son propre écosystème forestier, maraîcher, ou champêtre. Pour faire place à l'élevage, ces milieux ont été détruits et les plantes et les animaux sauvages qui y vivaient ont été éliminés ou déplacés, poussant plusieurs espèces au bord de l'extinction (24). En effet, le surpâturage est la première cause de déclin des espèces menacées dans le monde, plus que les projets hydroélectriques, les mines, les centrales électriques et les autoroutes réunis (25). En Amérique du Sud, la déforestation due à l'élevage est l'une des principales causes de la perte de biodiversité animale et végétale dans les forêts amazoniennes (26).

En revanche, la pêche commerciale n'est guère mieux. Les énormes filets des chalutiers, à l'aide de grosses plaques de métal, sombrent au fond de l'océan et sont traînés sur de longues distances, raclant tous les coraux, roches, algues et animaux sur leur passage. Le chalutage vide ainsi le fond océanique de toutes ses espèces vivantes, semblable à une coupe à blanc des forêts (27). Par ailleurs, les fermes piscicoles, à cause de l'accumulation massive d'excréments, de carcasses de poissons et d'antibiotiques dans les zones d'élevage, sont à l'origine d'une pourriture des fonds marins et menacent la survie d'écosystèmes océaniques fragiles (28).

Mais au-delà des chiffres et des faits, il est évident et intuitif que le régime omnivore typique ne peut que nuire à la biodiversité, considérant que le poulet, le porc et le boeuf - TROIS viandes qui comptent pour plus de 88% de la consommation de viande dans le monde (29) - sont produits à une échelle colossale, au détriment des autres espèces et écosystèmes.

Haut de la page


Les changements climatiques

Le rapport des Nations Unies sur l'élevage démontre clairement que le végétarisme est l'un des moyens les plus efficaces pour combattre les changements climatiques. Puisque l'élevage des animaux génère plus de gaz à effets de serre que toutes les voitures et les camions réunis, il ne faut plus seulement parler de voitures hybrides et de transports publics, mais aussi d'alimentation saine (3).

Tandis que le niveau atmosphérique de CO2 a augmenté de 35% depuis la révolution industrielle, le niveau de méthane - un GES 20 fois plus puissant, dont l'émetteur principal est le bétail - a augmenté de 150% (30). De plus, l'utilisation d'engrais synthétique pour produire le fourrage des animaux d'élevage émet de grandes quantités d'oxyde nitreux - un autre GES 300 plus puissant que le CO2 et principalement émis par les fermes (8). Enfin, comme on a pu le constater ci-dessus, l'utilisation des énergies fossiles à toutes les étapes de la production de viande contribue également de façon importante aux changements climatiques (26). Il serait donc temps qu'on oriente davantage nos politiques sur le climat vers la promotion du végétarisme.

Haut de la page


En somme

Une transition vers des régimes végétariens est non seulement bénéfique pour les animaux et la santé, mais aussi pour l'environnement, en réduisant les populations de bétail et leur demande sur les ressources planétaires. Bref, manger plus bas dans la chaîne alimentaire est l'une des meilleures façons de réduire son empreinte écologique.


Il est vrai que pour trouver la paix dans le monde, nous devons avant tout l'avoir dans notre coeur. Pour ma part, plus je vieillis et plus il m'est difficile de ne pas céder à la révolte, à l'indignation et à la colère. Oui, parfois il faut garder le silence mais d'autres fois on a seulement envie de dire : "ferme-toi donc pis mange-le ton cadavre". La planète se meurt à cause du pouvoir de l'argent, du gaspillage des ressources, de la domination des plus forts, à cause de la peur aussi, de la paranoïa et des "trous dans la conscience". Les chasseurs sont restés au stade du Cro-Magnon. Les abattoirs débordent du sang animal, de violence et de bêtise humaine. Les animaux hurlent et leur détresse obscurcit la Terre. - Marjolaine Jolicoeur, écologiste & auteure de Végétarisme & Non-Violence

Haut de la page


(1) Motavalli, J. (2002). The Case Against Meat. E Magazine.
(2) Environnement Canada. (1995). A State of the Environment Factsheet No 95-1. Connections: Canadian Lifestyle Choices and the Environment.
(3) Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. (29 nov. 2006). L'élevage aussi est une menace pour l'environnement. Salle de presse.
(4) Smith, D.L. (2007). Room at the Table for Everyone: Challenges to Global Food Security in the 21st Century. Présentation à la Faculté des sciences agricoles et environnementales, Université McGill.
(5) Food and Agriculture Organization of the United Nations. (2009). FAOSTAT Database - Canada: Food Balance Sheet.
(6) Gold, M. (2004). The Global Benefits of Eating Less Meat. Compassion in World Farming: Washington, D.C.
(7) Rifkin, J. (27 mai 2002). There's a Bone to Pick With Meat-Eaters: Growing grain for feed instead of food may be humanity's greatest evil yet. Los Angeles Times.
(8) Steinfeld, H., Gerber, P., Wassenaar, T., Castel, V., Rosales, M., & de Haan, C. (2006). Livestock’s long shadow: Environmental issues and options. FAO - Livestock, Environment & Development.
(9) Ayres, E. (8 nov. 1999). Will we still eat meat?. Time.
(10) Environnement Canada. (2003). Pratiques et changements concernant l'aménagement du territoire - Agriculture. Menaces pour la disponibilité de l’eau au Canada.
(11) Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. (1993). The State of Food and Agriculture. FAO - Département du développement économique et social.
(12) Robbins, J. (2001). The Food Revolution. Conari Press: Boston.
(13) Lappé, F.M. (1982). Diet for a Small Planet. Ballantine Books: New York.
(14) Vesterby, M., & Krupa, K. (1997). Major Uses of Land in the United States. U.S. Department of Agriculture Statistical Bulletin.
(15) Smithsonian Institution. (15 janv. 2002). Smithsonian Researchers Show Amazonian Deforestation Accelerating. Science Daily.
(16) Marcus, E. (1998). Vegan: The New Ethics of Eating. McBooks Press: Ithica.
(17) People for the Ethical Treatment of Animals. (2007). Environment - Wasted Resources: Energy. GoVeg.
(18) Wann, D. (31 juil. 2005). The future on your street: Living with fewer resources. Denver Post.
(19) New Scientist. (17 déc. 2005). It’s Better to Green Your Diet Than Your Car. Environment.
(20) Pimentel, D., & Pimentel, M. (2003). Sustainability of Meat-Based and Plant-Based Diets and the Environment. Am J Clin Nutr, 78. 3: 661S-662S.
(21) Lee, J. (11 mai 2003). Neighbors of Vast Hog Farms Say Foul Air Endangers Their Health. The New York Times.
(22) WorldWatch Institute. (2 juil. 2003). Fire up the Grill for a Mouthwatering Red, White, and Green July 4th. Press Room - News.
(23) Durning, A.T., & Brough, H.B. (1991). Taking Stock: Animal Farming and the Environment. Worldwatch Institute: Washington D.C.
(24) Canadian Nature Federation. (1990). Factsheet. The Prairie Grasslands.
(25) Bogo, J. (1999). Where's the Beef?: Today's Fake Meats Bring You the Taste - But Not the Health Risk - Of the Real Thing. E Magazine.
Robbins, J. (2001). Id.
(26) Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. (1996). Livestock & the environment: Finding a balance. FAO - Département de l'agriculture et de la protection des consommateurs.
(27) Watling, L., & Norse, E.A. (1998). Disturbance of the seabed by mobile fishing gear: a comparison with forest clear-cutting. UN Atlas of the Ocean - Research Paper.
(28) Pollution Control Authority. (2004). Water Pollution: Discharges from Fish Farms. State of the Environment - Norway.
(29) Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture. (2003). L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 2003. Département des affaires générales et de l'information
(30) U.S. Environmental Protection Agency. (2007). Methane - Science. Climate Change.

Références/Commentaires