mercredi 18 juillet 2007

Les sceptiques vous diront...

Vous seriez surpris de l'opposition à laquelle j'ai dû faire face depuis que je suis devenue végétarienne. En Chine, c'était le pire, mais je m'y attendais, puisque là-bas la consommation de viande reflète le statut social et l'idée du 无肉不欢 (pas de viande, pas de plaisir) est fermement ancrée dans les mentalités. Mais même au Canada, où l'on pourrait croire que le végétarisme est bien accepté, on m'a souvent dévisagée avec curiosité, étonnement, condescendance et même méfiance. Les gens ont tendance à prendre mon aversion pour la chair animale comme une attaque personnelle. Dans leur for intérieur, ils se disent que si je m'oppose à la consommation de viande, c'est que je m'oppose à eux puisqu'ils en mangent! Difficile, donc, d'expliquer mes motifs sans que les gens se mettent sur la défensive même quand je m'efforce de ne pas leur donner l'impression que je les juge ou les critique. C'est en partie pourquoi j'ai décidé de créer ce blogue. Mieux vaut éduquer qu'imposer, discuter que moraliser.

Les passionnés soulèvent le monde, et les sceptiques le laissent retomber. - Albert Guinon, dramaturge

Quand l'homme trouve une conclusion agréable, il l'accepte sans conteste. Quand il la trouve désagréable, il la combat avec toutes les armes de la logique et la raison. - Thucydide, homme politique & historien de l'Antiquité



Voici les principaux arguments que m'ont donnés les sceptiques qui doutaient ou s'opposaient au végétarisme. Si vous en avez d'autres, laissez-moi un commentaire et il me fera plaisir d'aborder le sujet dans cette page. En passant, j'aimerais souligner que je n'ai jamais entendu un seul argument convaincant contre le végétarisme. Je vous mets donc au défi de m'en trouver un!

1. C'est naturel pour les humains de manger de la viande : on en a toujours mangée et on est biologiquement omnivore.

2. Les fermes industrielles sont l'exception plutôt que la règle.

3. Les végétariens doivent déployer de grands efforts pour consommer suffisamment de protéines.

4. Si je deviens végétarien, mon corps va s'affaiblir. OU Étant sportif, un régime végétarien nuira certainement à ma forme physique et ma performance.

5. Le végétarisme, c'est bien, mais il y a des problèmes beaucoup plus urgents. OU Les humains d'abord, les animaux ensuite.

6. Puisque ça me limite dans ce que je peux manger, un régime végétarien est moins varié et moins appétissant.

7. Qu'un adulte en bonne forme physique soit végétarien, pas de problème. Mais un enfant, une femme enceinte ou un malade, pas question!

8. Mais la viande, c'est tellement bon!

9. Le végétarisme est un sérieux handicap social : au restaurant, chez les amis, en voyage, etc.

10. Puisque tout le monde mange de la viande, ça change quoi de devenir végétarien? Une personne parmi des millions... l'impact est insignifiant.

11. Les animaux ont été créés pour servir les humains OU Manger les animaux fait partie de la chaîne alimentaire naturelle.

12. Le végétarisme est réservé aux riches qui mangent pour leur conscience plutôt que leur survie. OU On ne peut pas demander à un paysan pauvre du Sud de devenir végétarien.

13. Si tout le monde devenait végétarien...

14. Pas nécessaire de devenir végétarien : il suffit d'acheter de la viande biologique et de manger des animaux élevés en liberté.

15. Il est sain et naturel de boire du lait.

16. Le poisson est un aliment santé dont la consommation régulière est recommandée.

17. Les poissons ne souffrent pas, alors on peut les manger.

18. J'aime tout goûter. Si je deviens végétarien, il y aura plein de nouveaux plats et de mets culturels que je ne pourrai jamais savourer!

19. Les régimes végétariens ne contiennent pas suffisamment de certains nutriments et doivent donc être suppléées de façon "artificielle".



1. C'est naturel pour les humains de manger de la viande : on en a toujours mangée et on est biologiquement omnivore.

(L'argument classique. On nous répète sans cesse : l'évolution a raison. Cependant, il est grand temps que les partisans évolutionnistes étudient d'un peu plus près l'histoire naturelle et prennent exemple sur Charles Darwin lui-même, père de la théorie de l'évolution... et fervent végétarien!)

Les humains ont toujours commis des atrocités de toutes sortes, dont le meurtre, le viol et l'esclavage. Ce n'est pas une raison de les perpétuer. Au lieu d'utiliser le passé pour justifier le présent, ne devrait-on pas plutôt laisser de côté les pratiques cruelles et les traditions désuètes des générations antérieures et oeuvrer pour le progrès de la société humaine? Dotés de jugement et de capacité d'innovation, les humains devraient placer ce qui est bien au-dessus de ce qui est biologique ou traditionnel.

D'ailleurs, même si manger de la viande est naturel, ce n'est plus nécessaire. Aujourd'hui, le Canadien moyen peut entrer dans un supermarché et choisir entre le poulet et le tofu, la saucisse et le végé-pâté. On trouve facilement des aliments nutritifs et protéinés qui n'ont pas de traces de cruauté et qui sont souvent meilleurs pour la santé et pour l'environnement. De nos jours, si on choisit de manger de la viande, c'est pour combler un appétit et non un besoin.

Au surplus, que reste-t-il de naturel dans notre société moderne? Si nous acceptions l'argument et voulions réellement être au naturel, il faudrait éliminer nos appareils électroniques (télé, ordi, cellulaire), nos inventions médicales (lunettes, pompe pour l'asthme, contraceptifs), nos véhicules de transport (auto, train, avion), etc. et retourner aux us et coutumes des hommes des cavernes. Ceux qui s'opposent au végétarisme en le qualifiant de non-naturel doivent justifier pourquoi ils s'engagent eux-mêmes, mille fois par jour, dans des actes qui sont loin d'être naturels, sans que personne n'y trouve rien à redire. Quant à moi, si j'ai à choisir entre vivre dans un monde artificiel et vivre à poil au fin fond des bois, je dis au diable la vie soi-disant naturelle!

De toute façon, il n'y a plus rien de naturel dans la façon dont on élève le bétail, l'abat, le transforme, l'emballe et le vend dans des assiettes en styromousse sur les étagères des Superstore. Je ne vois rien de naturel dans le confinement des poules, l'abattage des cochons, la transformation du boeuf et la consommation de thon en canne. De part en part, notre alimentation en viande a perdu tout son naturel. Pour le retrouver, il faudrait tous devenir des chasseurs ou éleveurs à temps plein.

Enfin, il n'est pas prouvé que manger de la viande est réellement ce qu'il y a de plus naturel pour les humains. Au contraire, de nombreux faits semblent soutenir qu'un régime végétal est mieux adapté à notre corps (1). Pourquoi donc mangeons-nous de la viande? C'est bien simple : au cours de notre évolution, nous avons développé, comme mécanisme de survie, la capacité de manger une grande variété de nourriture. Le fait de pouvoir manger pas mal tout, incluant la viande, est une adaptation fort utile, du point de vue de la sélection naturelle. Cependant, dans nos sociétés modernes et aisées, où les sources des protéines et de calories sont abondantes, cette adaptation a largement perdu sa pertinence. Par ailleurs, il ne faut pas confondre des capacités acquises au cours de l'évolution avec un dessein supérieur. En d'autres mots, être capable de manger de la viande n'équivaut pas à être destiné à le faire. Nous sommes capables de manger et de digérer le carton ; nous n'en mangeons pas pour autant.

En effet, malgré les préjugés populaires et les mythes autour de l'homme-chasseur, notre consommation de viande n'a jamais été aussi importante que celle des végétaux (2). Dans un cours sur l'évolution à l'université, j'ai appris que l'homme était végétarien pour la plus grande partie de son évolution. Notre professeur anthropologue nous a montré que la chasse et la cuisson sont des phénomènes plutôt récents (environ 400 000 av. J-C. ; les hominidés sont apparus il y a 17 millions d'années) et que même quand l'Homo erectus a commencé à chasser, son régime était toujours constitué principalement de végétaux. La chasse était une source d'alimentation peu fiable et l'apport calorique des membres de la tribu dépendait surtout de la cueillette. Certes, les proies ramenées par les chasseurs apportaient une réserve de protéines avantageuse, mais cette nouvelle pratique, au lieu de faire de nos ancêtres des mangeurs de viande, est simplement venue ajouter de la variété à leur alimentation traditionnellement végétalienne et permettre aux humains de mieux survivre dans les régions froides, durant les périodes de pénurie. L'emphase sur la chasse dans notre imaginaire collectif vient en partie du biais inhérent des vestiges archéologiques, puisque les outils de pierre et les os animaux se conservent bien mieux que les plantes (3).

Tout cela n'a rien d'étonnant lorsqu'on examine l'anatomie humaine et qu'on la compare à celle des autres animaux (pour plus de détails, consultez ce site). Il suffit ici de noter que nos muscles du visage, nos dents, notre mâchoire, nos mains et nos organes de digestion ressemblent drôlement plus à ceux des animaux herbivores qu'à ceux des mangeurs de viande. Le simple fait d'avoir des canines ne prouve rien : nos soi-disant canines ne ressemblent pas du tout à celles des vrais carnivores, qui sont longues et acérées. En fait, certains animaux herbivores (chevaux, chameaux, gorilles) ont également des canines (4). Les primates, qui sont les animaux les plus proches biologiquement de nous, sont végétariens à 95% ou végétaliens. Et lorsqu'ils s'écartent de leur régime herbivore habituel, c'est pour manger des insectes (5). Tout cela suggère que le végétarisme est plus naturel qu'on ne l'aurait cru. D'ailleurs, on peut mourir en ingérant de la viande crue parce que, contrairement aux carnivores, l'acide dans notre estomac n'est pas assez puissant pour tuer les bactéries toxiques naturellement présentes dans la chair animale (6).

Mais même la viande cuite semble faire plus de tort que de bien aux humains, sous forme d'intoxication alimentaire, de troubles cardiaques, de cancers et d'autres maladies. Tandis que les carnivores sont capables de métaboliser sans problème toute la graisse et le cholestérol de la viande - même lorsque consommée en grandes quantités - les humains en sont incapables et le surplus de lipides se retrouve à engorger nos artères et causer éventuellement des maladies cardiovasculaires (7), maintenant la principale cause de décès au niveau mondial. De plus, les intestins des carnivores et des omnivores, contrairement à ceux des humains, sont courts et permettent le passage rapide de la viande. Le tube digestif des humains, quant à lui, est long comme celui des herbivores, pour donner le temps au corps de décomposer les fibres végétales et absorber les nutriments. En même temps, ce type de système digestif augmente le risque que les bactéries de la viande se multiplient et que la viande pourrisse dans les intestins (cancer du côlon!) (8). C'est pour cela que les mangeurs de viande sont tellement plus à risque que les végétariens de contracter une panoplie de maladies (9). Bref, les régimes à base de viande ne sont pas optimaux pour le corps humain et peuvent nuire considérablement à notre santé.

D'autre part, considérons le fait que les animaux mangeurs de viande sont excités par le carnage, l'odeur du sang et la vue de la chair, tandis que les humains en sont naturellement répugnés. On ne prend pas plaisir à courir après une proie, la tuer puis manger sa chair crue. Faites l'essai : est-ce que l'image à gauche vous met l'eau à la bouche et vous donne faim? En fait, nous ne sommes intéressés à la viande que lorsqu'elle est enlevée de l'animal original, cuite, puis transformée. Pourtant, la vue d'un cadavre sanguinolent ouvrira l'appétit de n'importe quel carnivore. Comment se fait-il que ces instincts soient absents chez nous?

Les sceptiques réfuteront ces arguments en disant que la chasse, les outils et la cuisson expliquent nos différences anatomiques avec les carnivores naturels. Or, cela n'explique pas nos ressemblances aux herbivores. En fait, étant les seules espèces capables à la fois de chasser, d'utiliser des outils et de faire cuire la nourriture, on s'attendrait à ce que le corps humain évolue vers une forme unique, distincte de tous les autres animaux. Le fait, donc, de s'apparenter aux autres espèces végétariennes, nous donne peut-être un indice quant à notre vraie "nature".

À la fin, même si toutes les comparaisons ci-dessous s'avéraient erronnées, il faudrait tout de même admettre que la consommation par nos ancêtres de viande sauvage ne peut vraiment pas être comparée à notre consommation actuelle d'animaux génétiquement manipulés, artificiellement engraissés et bourrés d'antibiotiques. Et contrairement aux hommes préhistoriques et aux animaux, notre faculté de raisonner et notre sens de l'éthique nous permettent de faire des choix réfléchis et d'agir au-delà de notre éducation et même de nos instincts. Aujourd'hui, si nous sommes omnivores même quand ce régime n'est idéal ni pour notre corps ni pour notre environnement, c'est que nous le faisons par choix et non par instinct. On n'y est plus du tout contraint par l'évolution naturelle ou la biologie.

Il faut également se rappeler que l'humanité s'est épanouie avec l'arrivée de l'agriculture, abattant à l'occasion des animaux, mais s'alimentant surtout de plantes et de céréales (10). En fait, jusqu'à tout récemment, seuls les plus riches avaient les moyens financiers pour manger régulièrement de la viande. Même aujourd'hui, la plupart des pays en voie de développement consomment très peu de viande, mais la tendance augmente avec la croissance économique (11). On peut donc aisément s'imaginer que la consommation de viande est davantage liée à la richesse et au statut social qu'à un réel besoin physiologique.

Naturel ne signifie pas toujours meilleur. Et il n'est pas toujours certain que les choses que la plupart des gens considèrent naturelles le soient vraiment. Notre vieille tradition de consommation de viande, par exemple, n'est ni solidement attestée dans le passé, ni désirable pour le futur.

Mettez un enfant dans un berceau avec une pomme et un lapin. S'il mange le lapin et joue avec la pomme, je vous achète une voiture neuve! - Harvey Diamond, auteur de la série Fit for Life

A long habit of not thinking a thing wrong, gives it a superficial appearance of being right, and raises at first a formidable outcry in defense of CUSTOM. - Thomas Paine, intellectuel et révolutionnaire

La classification des formes, des fonctions organiques et des régimes a montré d’une façon évidente que la nourriture normale de l’humain est végétale comme celle des anthropoïdes et des singes, que nos canines sont moins développées que les leurs, et que nous ne sommes pas destinés à entrer en compétition avec les bêtes sauvages ou les animaux carnivores. - Charles Darwin, biologiste

Eating meat is indeed natural in the sense that other animals do it as well. In fact, it is even done on rare occasions by our closest living relatives, the chimpanzees. However, there are many other things which are also natural. For example, chimpanzee males sometimes rape the females in their tribe. Chimpanzees sometimes engage in organized warfare against other tribes with which they compete for territory. A chimpanzee male, in a moment of rage, sometimes picks up a nearby infant, and crushes his skull against a rock. And chimpanzees do on occasion eat meat, and they do on occasion engage in cannibalism, in spite of the fact that there is a plentiful supply of food from other sources. So eating meat is indeed absolutely natural. However, the fact that it is natural does not imply that it is ethically permissible. If we believed that eating meat was ethically permissible simply because other animals did it as well, then this would imply that there is nothing wrong with rape, cannibalism, or infanticide, all of which routinely occurs throughout the animal kingdom.- Eugene Khutoryansky, militant végétarien


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2. Les fermes industrielles sont l'exception plutôt que la règle.

Détrompez-vous messieurs dames! Les agrobusiness ont intérêt à faire croire au public que la viande du marché provient encore d'animaux élevés, comme jadis, dans des conditions de liberté et d'aisance sur de sympathiques petites fermes familiales. Mais la réalité est bien différente. Au Québec par exemple, en moins de 20 ans le nombre de fermes a chuté de moitié (12). Parallèlement à cette diminution, on assiste à une augmentation de la taille des fermes et à une concentration de la production dans un nombre de plus en plus restreint d'exploitations. Les méga-entreprises agricoles responsables de ce phénomène (Maple Leaf, Smithfields, Cargill, Tyson, etc.) dominent maintenant le paysage rural, contrôlant les usines de production alimentaire, les parcs d’engraissement et les usines de transformation (13)

Les géants agroalimentaires savent que si le public voyait l'ampleur de l'échelle de production et les véritables conditions d'élevage du bétail d'aujourd'hui, ils en seraient certainement dégoûtés. De grands efforts sont donc déployés pour dissimuler cette réalité déplaisante. Pourquoi pensez-vous que les grosses granges que vous croisez dans la campagne n'ont pas de fenêtres? Pourquoi prive-t-on les animaux de la lumière du soleil? L'installation de quelques fenêtres n'est pourtant pas un investissement coûteux! La réponse est simple : on ne veut pas que vous voyez ce qui se passe à l'intérieur de ces chambres de torture. Imaginez les plaintes du public si on pouvait voir le confinement, l'insalubrité, le gaspillage, la cruauté, les maladies et la pollution qui règnent dans ces bâtiments opaques! La même chose vaut pour les camions qui transportent les animaux à l'abattoir.

La publicité y est aussi pour beaucoup. Lobby très puissant, les agrobusiness déploient des stratégies publicitaires d'envergure appuyées par le gouvernement. Qui n'a jamais vu les publicités pour le lait, les oeufs et le boeuf canadiens? Chaque fois des images d'animaux sains et heureux, jamais on ne montre les granges bondées, les abattoirs et les lagunes de fumier. Il ne faut pas être aveuglé par ces portraits roses : dans le monde industrialisé, la plupart des viandes qui se trouvent dans les supermarchés et les restaurants proviennent des fermes industrielles - et le phénomène s'accélère d'année en année (14).

Awareness is bad for the meat business. Conscience is bad for the meat business. Sensitivity to life is bad for the meat business. DENIAL, however, the meat business finds indispensable. - John Robbins, auteur de Diet for a New America

If slaughterhouses had glass walls, everyone would be a vegetarian. - Paul McCartney, auteur-compositeur, musicien & chanteur


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3. Les végétariens doivent déployer de grands efforts pour consommer suffisamment de protéines.

(Voir la rubrique SANTÉ, section PROTÉINES).

Le Nord-américain moyen consomme 3 à 4 fois plus de protéines que nécessaire. Selon les études, même la consommation de protéines chez les végétaliens dépasse souvent l'apport quotidien recommandé (9)! Si on s'assure de manger des aliments variés, combler ses besoins protéiniques devient un jeu d'enfant. D'ailleurs, les régimes végétariens sont remplis de protéines délicieuses et nutritives : lentilles, haricots, viandes végés, tofu, tempeh, noix, graines, blé entier, gruau, lait de soya, etc.! Vous trouverez plus d'informations à ce sujet dans la rubrique SANTÉ.

He is a heavy eater of beef. Methinks it doth harm to his wit. - William Shakespeare (dans Twelfth Night)

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4. Si je deviens végétarien, mon corps va s'affaiblir. OU Étant sportif, un régime végétarien nuira certainement à ma forme physique et ma performance.

Une importante barrière psychologique à franchir avant d'être végétarien tourne autour des questions de santé. Oui, il se peut que ton corps en ressentira les effets au début, surtout à cause d'une diminution de l'apport calorique. Mais ce n'est qu'une question d'habitude. Tout changement de régime nécessite une période d'adaptation, mais à long terme, tu te sentiras aussi fort et vigoureux qu'avant. Dans mon cas, je suis passée d'omnivore à végétarienne en une journée sans en ressentir la moindre différence (et croyez-moi, dans une famille chinoise, la consommation de viande est loin d'être négligeable!). Pour d'autres, une période de transition plus ou moins longue (diminution progressive de la consommation de viande) peut s'avérer nécessaire.

Pour ce qui est du sport, rien n'est moins faux que le mythe de l'incompatibilité entre le végétarisme et la vie sportive - comme l'ont prouvé de nombreuses études (15). Bien que je ne sois pas une grande sportive, je suis active et je danse depuis l'enfance, et je peux témoigner des bienfaits d'un régime végétarien. D'ailleurs, plusieurs champions sportifs sont ou ont été végétariens/végétaliens : Carl Lewis, multi-médaillé en athlétisme ; Bruce Lee, acteur et maître d'arts martiaux ; Ed Templeton, professionnel de skate ; Martina Navratilova, championne de tennis ; Anthony Peeler, joueur de la NBA ; Desmond Howard, joueur de la NFL ; Bill Pearl, culturiste (musculation) ; Jacque Vaughn, joueur de baseball ; Peter Brock, coureur automobile ; Fausto Coppi, cycliste ; Edwin Moses, coureur ; Keith Holmes, boxeur; Carlos Roa, joueur de soccer, etc. (16).

My best year of track competition was the first year I ate a vegan diet. - Carl Lewis, champion d'athlétisme, 9 fois médaillés d'or aux Olympiques et 8 fois médaillés d'or aux championnats du monde

I wouldn't eat a chicken if it dropped dead in front of me holding up a sign that said "Eat Me". - Ricky Williams, professionnel de football étasunien


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5. Le végétarisme, c'est bien, mais il y a des problèmes beaucoup plus urgents. OU Les humains d'abord, les animaux ensuite.

On vous dit que le monde est déjà trop mal en point pour qu'on ait le loisir de se soucier des animaux? Que les humains étant prioritaires, on ne devrait pas s'attaquer aux problèmes des animaux avant que les problèmes humains soient résolus? Comme si les deux étaient incompatibles et mutuellement exclusifs!

Si on suivait une telle logique, par analogie on pourrait dire que les membres de ta famille étant prioritaires, tu ne devrais pas aider les autres ni te soucier d'eux jusqu'à temps que tous les problèmes familiaux soient résolus. En d'autres mots, on n'a pas le droit de s'attaquer à plus d'une problématique à la fois, parce qu'à tout moment il faut exclusivement se dévouer au besoin le plus criant, à la plus grande priorité. Comment peut-on se battre pour l'égalité des sexes quand des gens meurent de faim en Afrique? Pourquoi investir de l'argent et des efforts dans la recherche contre l'Alzheimer quand il y a des millions de décès par le VIH/SIDA? En réalité, cet argument n'est bien souvent qu'une excuse pour ne rien faire du tout. Je serais très très très surprise de savoir que les non-végétariens se dévouent davantage aux causes humaines/sociales que les végétariens.

D'ailleurs, je n'ai jamais compris comment le fait de ne plus manger de la viande m'empêcherait de m'occuper des problèmes sociaux. En fait, le végétarisme aide à améliorer plusieurs problèmes de la société humaine et faire d'une pierre plusieurs coups! (Voir la rubrique ENVIRONNEMENT.) Mes efforts ne font pas l'objet d'une compétition entre humains et animaux. Je n'ai pas moins d'énergie, moins de ressources et moins d'attention à consacrer aux humains du fait que je me soucie des animaux. Le monde ne peut que devenir meilleur du fait de combattre tout ce qui contribue à la souffrance, incluant l'élevage du bétail. Si j'avais vraiment besoin de choisir entre les humains et les animaux - ce qui n'est pas le cas - je serai la première à me ranger du côté de mes pairs. Mais la réalité, c'est qu'on est trop dépendant des animaux pour que leur sort n'affecte pas aussi le nôtre. Après tout, nous partageons entre nous la belle planète Terre et ses ressources : les espaces, l'eau, l'air, le sol, les plantes... et même les microbes! Le bien-être de l'un contribue donc au bien-être de l'autre.

Arriving at the scene of an accident it would be out of place to say: "Unfortunately I cannot help, because elsewhere there are far more terrible accidents!" Obviously we have to act and help where we are confronted with suffering and injustice. And: With injustice towards animals we are confronted daily - on our plates. - Dr. Helmut Kaplan, auteur & philosophe

[W]hen nonvegetarians say that 'human problems come first' I cannot help wondering what exactly it is that they are doing for human beings that compels them to continue to support the wasteful, ruthless exploitation of farm animals. - Peter Singer, philosophe & auteur de Animal Liberation

On n'a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n'en a pas. - Alphonse de Lamartine, poète et homme politique


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6. Puisque ça me limite dans ce que je peux manger, un régime végétarien est moins varié et moins appétissant.

Je vous assure que c'est tout le contraire! En devenant végétarien, on est inévitablement incité à aller chercher plus loin dans le vaste monde culinaire afin d'y trouver des nouveaux plats et des nouvelles recettes. Depuis que je suis végétarienne, je m'intéresse mille fois plus à la cuisine et j'ai découvert des tas d'aliments et de mets qui m'étaient auparavant inconnus! D'ailleurs, mes amis végétariens ont, pour la plupart, une plus grande appréciation de la gastronomie que mes amis non-végétariens.

C'est facile à expliquer : tandis qu'un régime omnivore ordinaire n'encourage pas la diversification alimentaire, le végétarisme incite ses adhérents à explorer la cuisine de toutes les cultures et à goûter à de nouveaux fruits, légumes, noix, graines, légumineuses et céréales, afin de varier leur régime. Faites-en l'expérience : qui parmi les omnivores a déjà entendu parler du tempeh, de l'edamame, des injera, du seitan, des aloo gobi, du boulghour et du mujadara? Procurez-vous un livre de recettes (voir la rubrique RESSOURCES) et vous verrez que, loin d'être ennuyants et fades, les plats sans viande sont riches, variés et succulents!

And so there I was living in California from Brooklyn, New York, and it was this whole new world for me and I was meeting vegetarians. I thought, let me try this vegetarian thing. I got really into that. - Warren Cuccurullo, guitariste de Duran Duran

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7. Qu'un adulte en bonne forme physique soit végétarien, pas de problème. Mais un enfant, une femme enceinte ou un malade, pas question!

L'American Dietetic Association et les Diététistes du Canada soutiennent que les régimes végétariens planifiés de façon appropriée sont sains, adéquats sur le plan nutritionnel et bénéfiques dans la prévention et le traitement de certaines maladies. Les régimes végétaliens et les autres types de régimes végétariens bien planifiés conviennent à toutes les étapes de la vie, entre autres la grossesse, l'allaitement, la petite enfance, l'enfance et l'adolescence. - Position of the American Dietetic Association and Dietitians of Canada: Vegetarian Diets

Selon la compilation d'études sur le sujet réalisée par les associations diététiques du Canada et des États-Unis, les divers régimes végétariens peuvent satisfaire les besoins nutritionnels des nourrissons, des enfants et des adolescents, leur assurer une croissance normale, offrir de nombreux avantages pour la santé et promouvoir l'adoption d'habitudes alimentaires saines dès un jeune âge (9). Nombre d'études ont démontré que les enfants et les adolescents végétariens ont un apport moins élevé de cholestérol, de gras saturés et de lipides, et consomment plus de fruits, de légumes et de fibres que les non-végétariens (17). Les mères végétariennes produisent du lait maternel qui est tout aussi nutritif que celui des non-végétariens (18) et donnent naissance à des bébés qui ont des poids semblables à ceux des non-végétariens ainsi qu'aux normes de poids (19).

En grandissant, les enfants végétariens sont généralement en excellente santé et plus minces que la moyenne (20). Pour ce qui est des adolescents végétariens, les études démontrent qu'ils différent peu de leurs pairs non-végétariens (21), sauf que les filles végétariennes ont tendance à avoir leurs menstruations un peu plus tard (22) - phénomène associé à de nombreux avantages pour la santé, incluant un risque moins élevé de cancer du sein et d'obésité (23). En outre, les régimes végétariens semblent être très bénéfiques durant l'adolescence, étant donné que les adolescents végétariens consomment plus de fibres, de fer, de folate, de vitamine A et de vitamine C que les non-végétariens (24), grâce à un régime comportant plus de fruits et de légumes, et moins de sucreries, de malbouffe et de collations salées (25).

Pour les personnes ayant des problèmes de santé, les régimes végétariens peuvent être très efficaces dans le traitement des maladies, la détoxification du corps et l'amélioration de l'état de santé. Sur ce chapitre, les associations diététiques mentionnent plusieurs études qui démontrent que le végétarisme peut être fort efficace pour combattre l'hypertension, le diabète, l'hypercholestérolémie, le cancer, l'ostéoporose, les maladies rénales, la démence, les calculs biliaires et l'arthrite (9). Comme anecdote personnelle, j'ai connu une professeure qui avait autrefois toutes sortes d'allergies et de problèmes de santé et qui, après avoir suivi un régime végétalien pendant un an sur prescription du médecin, s'est retrouvée complètement guérie de ses maux.

When I was 88 years old, I gave up meat entirely and switched to a plant foods diet following a slight stroke. During the following months, I not only lost 50 pounds, but gained strength in my legs and picked up stamina. Now, at age 93, I'm on the same plant-based diet, and I still don't eat any meat or dairy products. I either swim, walk, or paddle a canoe daily and I feel the best I've felt since my heart problems began. - Dr. Benjamin Spock, célèbre auteur et pédiatre

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8. Mais la viande, c'est tellement bon!

C'est comme dire qu'on ne veut pas abandonner la cigarette parce qu'on aime le goût, mais pire encore, parce que dans ce cas-ci on fait non seulement mal à son propre corps, mais aussi aux animaux, à d'autres humains et à la planète entière.

Moi aussi j'aimais la viande, mais je ne pouvais pas continuer à en manger sachant ce que ça coûtait à la Terre de me fournir chaque fois cette chair animale. Vu l'impact, c'est vraiment un petit sacrifice. Je pense que l'environnement et la vie des animaux valent plus que mon appétit pour la viande, surtout si celle-ci est consommée pour combler un désir et non un besoin. Causer tellement de souffrance, pour la simple raison qu'on aime le goût de la viande, c'est de l'égoïsme pur et dur!

Ô Combien faut-il d’heures de martyr aux animaux pour donner à l’homme une seule minute de plaisir pour son palais! - Jean-Paul Friedrich Richter, écrivain allemand

L'homme peut vivre et rester en bonne santé sans avoir besoin de tuer des animaux pour s'alimenter. Par conséquent, se nourrir de viande rend co-responsable de l'assassinat d'animaux perpétré juste pour satisfaire notre palais. - Léon Tolstoï, écrivain & philosophe


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9. Le végétarisme est un sérieux handicap social : au restaurant, chez les amis, en voyage, etc.

Au Canada, presque tous les restaurants ont au moins quelques options végétariennes au menu. De plus, les chaînes végétariennes ainsi que les produits alimentaires végétariens augmentent en popularité. Ces régimes étant devenus à la mode - en raison d'une préoccupation obsessive pour les questions de santé et de poids - vivre une vie sans viande devient de plus en plus facile dans nos sociétés occidentales. Le végétalisme est un peu plus difficile, mais loin d'être impossible.

Pour ce qui est de la vie sociale en tant que végétarien, je vous confirme qu'elle est aussi bonne que celle des mangeurs de viande. Les amis s'habituent et s'adaptent assez rapidement et les organisateurs d'événements peuvent facilement accommoder les végétariens si avertis d'avance. Progressivement, la société commence à tenir compte des végétariens dans toute planification de repas sans même qu'on ait à le demander! Certes, lorsqu'on est invité à manger chez quelqu'un, on sent parfois que son végétarisme peut gêner, mais au bout du compte on n'est pas bien différent de toutes ces gens qui ont des restrictions alimentaires pour des raisons de santé, d'allergie, de goût ou de religion. Vous verrez que la plupart des personnes (surtout de notre génération) sont compréhensives et accommodantes!

Par contre, lorsqu'on est en voyage, ça peut parfois se compliquer. Dans certains endroits, comme en Chine, la viande est ajoutée à presque tous les plats et s'offre aux invités en signe de respect. Dans d'autres, comme au Pérou, l'élevage fait partie des traditions et la viande constitue un aliment de base. La viande est donc omniprésente puisque partout sa consommation augmente de façon proportionnelle au revenu. Par conséquent, lors de séjour à l'étranger, certains végétariens choisissent d'être plus flexibles.

Mais le végétarisme n'est pas plus compliqué que les nombreux autres défis qui s'imposent lorsqu'on voyage et qu'on doit s'adapter au nouveau contexte culturel et géographique. La plus grande difficulté survient lorsqu'il y a risque d'offusquer. Dans ce cas, je me réfère à la sagesse d'une amie végétalienne, qui un jour m'a dit : je ne veux pas faire de mal aux animaux, mais je ne veux pas non plus faire de mal aux humains. C'est-à-dire que lorsque son végétalisme fait plus de tort que de bien, selon son jugement et son bon sens, elle peut décider d'assouplir ses restrictions. Mais ce sont des cas exceptionnels. Moi j'ai eu à le faire quelques fois durant mon séjour au Pérou, où le régime andin à base de viande, riz et patates faisait en sorte qu'il m'était difficile de rester en santé et d'être courtoise tout en mangeant végétarien. Ainsi, pour bien m'alimenter et ne pas blesser, j'ai mangé de la viande quand on m'en servait. Par contre, au Canada, je n'ai encore jamais eu à faire d'exception.

(Sur les giraffes) They are politically correct: vegetarian, pacifist, nonterritorial, and don't discriminate based on color. - Lynn Scherr, journaliste de ABC

You think I'm gay? Just 'cause a brother gave up cheesesteaks don't mean a brother is gay. I'm just a vegetarian, that's all. - Eugene Banks, guitariste de jazz dans le Tonight Show de Jay Leno


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10. Puisque tout le monde mange de la viande, ça change quoi de devenir végétarien? Une personne parmi des millions... l'impact est insignifiant.

Il y a beaucoup d'arguments philosophiques contre ce genre de raisonnement. Si on pensait tous ainsi, personne n'aurait intérêt à aller voter, à poser des gestes pour l'environnement, à aider son prochain, etc. Après tout, dans la multitude, que peut UN seul vote, UNE seule bouteille au recyclage, UN seul acte d'altruisme... UN seul consommateur de viande en moins? Tant qu'à y être, pourquoi faire quoi que ce soit, pourquoi même exister, si on se considère sans importance et sans conséquence? Si l'on valorise si peu notre vie et nos actions, autant crever tout de suite... puisque mort ou vivant, on est tout aussi insignifiant!

Pourtant, c'est l'accumulation de flocons individuels qui engendre l'avalanche. Tous les exploits dans l'histoire de l'humanité sont le résultat des actions qu'ont posées certains individus qui ne dépréciaient pas leur pouvoir d'impact, qui ne se laissaient pas décourager par les proportions défavorables et qui ne mesuraient pas leur valeur relative à l'échelle planètaire avant de s'engager, agir et changer.

Cela dit, il y a bien des raisons de croire que l'impact tangible d'un seul végétarien est considérable. Entre autres, sauver la vie de 95 animaux par année et donc des milliers au cours d'une vie, réduire ses émissions de GES plus que par l'achat d'une voiture hybride, et diminuer sa consommation de ressources (énergie, eau, terre) de la façon la plus efficace possible... ce ne sont pas là des résultats négligeables! (Voir la rubrique ENVIRONNEMENT). De plus, en augmentant la demande pour les produits végétariens et en boycottant les fermes industrielles, on envoie un signal aux entreprises et au gouvernement à travers le marché. Nos choix de consommation ont un pouvoir économique qui peut influencer le monde des affaires et promouvoir une transition vers des modèles commerciaux plus soutenables.

En outre, en devenant végétarien, on découvre rapidement l'influence que nos propres habitudes alimentaires peuvent avoir sur notre entourage. En commandant des plats végés dans les restaurants, en achetant des produits végés dans les épiceries, en encourageant nos proches à apprendre plus sur le végétarisme, en répondant aux questions des curieux... la sensibilisation aux problématiques de la consommation de viande se propage et porte fruit. Sans vouloir convertir personne, j'ai réussi à faire réfléchir plus d'un et même à influencer leur alimentation - juste en discutant. Si chaque végétarien peut faire en sorte que 5 personnes de son entourage mangent moins de viande par mois, ça fait déjà quelques vies de sauvées, moins de pollution et plus de ressources naturelles préservées!

Mais pour moi ce ne sont pas les effets chiffrables qui comptent. À mon avis, le fait d'agir en conformité avec mes propres principes est bien plus important que le résultat final de mes actions. Ce n'est pas une question d'idéalisme, mais bien de conscience. Même si toutes les personnes au monde devenaient assassins, je ne les imiterais pas parce que je ne supporterais pas de vivre en opposition à mes valeurs fondamentales. De même pour la consommation de viande. Bien que dans notre monde, la perfection ne pourra jamais être atteinte, il ne faut pas pour autant s'empêcher de la poursuivre.

I've found without question that the best way to lead others to a more plant-based diet is by example - to lead with your fork, not your mouth. - Bernie Wilke, peintre et professeur

Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle est violemment combattue. Puis, elle est considérée comme une évidence. - Arthur Schopenhauer, philosophe


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11. Les animaux ont été créés pour servir les humains OU Manger les animaux fait partie de la chaîne alimentaire naturelle.

Les animaux n'ont pas été créé pour être à la merci des humains. Pour ceux qui croient en Dieu, il est difficile de s'imaginer que Dieu, juste et miséricordieux, puisse vouloir que des êtres innocents qu'il a lui-même créés soient soumis à une souffrance abusive et non nécessaire. D'ailleurs, le jardin d'Éden était complètement végétarien (26) (Le Christianisme et le végétarisme, en anglais). Pour les athées, les animaux n'ont pas été créés pour être esclaves et charcuterie des humains, mais sont les fruits de l'évolution naturelle et ont leur place et un rôle primordial à jouer dans l'équilibre des écosystèmes de la biosphère. Au même titre que l'extinction causée par les humains, la production commerciale massive des animaux d'abattage fragilise cet équilibre et ne fait pas partie de la "chaîne alimentaire naturelle".

Par ailleurs, la société humaine, depuis longtemps, n'est plus esclave des lois naturelles. Nos actions sont régies par la législation, les normes, les règles et les codes moraux que nous avons nous-mêmes établis. Puisque nous savons raisonner et pouvons contrôler notre comportement (alimentaire), nous décidons consciemment du sort des animaux que nous mangeons, contrairement aux chasseurs assujettis à leur environnement et guidés par leur faim. Nous pouvons décider de nous alimenter des récoltes de notre jardin ou de produits congelés du supermarché ; de viande d'une ferme familiale ou de charcuterie emballée sous vide. Notre élevage du bétail est donc un choix, et non une nécessité ni un instinct. Ainsi, considérer les animaux de ferme comme étant destinés à la boucherie équivaut à considérer les citoyens des pays en voie de développement comme étant destinés à la pauvreté, les Noirs à l'esclavage, les femmes au service des hommes. Les vaches sont autant vouées à la production de lait pour les humains que le Tiers Monde est voué à une existence dans la misère. NON, la situation actuelle des animaux n'est pas inévitable, ni le résultat d'un ordre divin, du destin, du mérite, de l'évolution... c'est le résultat de décisions et d'actions humaines. Étant donné les ravages engendrés par ce système, nous pouvons et devons faire quelque chose pour y remédier.

Il convient de souligner que croire aux droits des animaux ne revient pas à élever l'animal au rang des humains, mais à faire preuve de bienveillance envers des créatures qui sont capables comme nous de souffrance. Notre société a déjà en place des lois pour la protection des animaux domestiques comme le chien et le chat, mais pourquoi eux et pas les autres? Pourquoi certains animaux ont-ils le privilège d'être protégés contre la souffrance tandis que d'autres y sont soumis incessamment et impunément? C'est malheureusement la loi du plus mignon qui domine et non celles de la raison et de la compassion.

If a group of beings from another planet were to land on Earth - beings who considered themselves as superior to you as you feel yourself to be to other animals - would you concede them the rights over you that you assume over other animals? - George Bernard Shaw, essayiste & dramaturge, Prix Nobel de littérature 1925

We all love animals. Why do we call some "pets" and others "dinner"? - K.D. Lang, auteur-compositeur-interprète

Would you kill your pet dog or cat to eat it? How about an animal you're not emotionally attached to? Is the thought of slaughtering a cow or chicken or pig with your own hands too much to handle? Instead, would hiring a hit-man to do the job give you enough distance from the emotional discomfort? What animal did you put a contract out on for your supper last night? Did you at least make sure that none went to waste and to take a moment to be grateful for its sacrifice? - Auteur inconnu


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12. Le végétarisme est réservé aux riches qui mangent pour leur conscience plutôt que leur survie. OU On ne peut pas demander à un paysan pauvre du Sud de devenir végétarien.

Le végétarisme, un privilège des élites? Rappelez-moi donc qui sur cette planète peut se permettre de manger du caviar, des gros bifteck saignants et des gigots d'agneau? Qu'est-ce qui coûte plus cher dans les supermarchés, les concombres ou les escalopes? Et dans les restaurants, le curry de légumes ou le boeuf bourguignon?

Cela dit, il serait effectivement ridicule d'imposer le végétarisme à un fermier appauvri qui élève ses propres animaux et qui dépend du revenu et des protéines de son bétail. Mon intention n'est pas de "végétarianiser" le monde entier. Au lieu, je suis de l'avis que dans les sociétés où la survie dépend de la consommation des animaux, il n'y a aucune obligation morale/éthique de la part des citoyens de se convertir au végétarisme jusqu'à ce que leur dépendance sur la viande animale disparaisse. Une fois que manger de la viande devient non plus un besoin mais simplement une préférence nuisible, comme c'est le cas pour la plupart des Canadiens, il leur incombe alors de choisir la voie qui cause le moins de tort.

Enfin, on ferait bien de ne pas oublier que l'élevage du bétail dans les pays en voie de développement n'est pas toujours issu de traditions locales. Depuis plusieurs années, bon nombre d'agriculteurs du Sud abandonnent leurs cultures traditionnelles pour élever des animaux dont la viande est exportée vers les pays riches (27).

I sit here and watch people eat steak and eat foie gras and do stupid sh** all day long... I'm really not an angry vegan, but human beings are f***ing rude. - Russell Simmons, homme d'affaires, co-fondateur du label de musique hip-hop Def Jam, créateur de la marque de vêtements Phat Farm

Whenever people say 'We mustn't be sentimental,' you can take it they are about to do something cruel. And if they add 'We must be realistic' they mean they are going to make money out of it. - Brigid Brophy, écrivaine polyvalente


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13. Si tout le monde devenait végétarien...

a) Les vaches, les poules et les cochons n'existeraient plus, ne pouvant plus survivre à l'état libre.

Je ne crois pas à la vie à tout prix. Je crois à la nécessité de lutter contre la souffrance. Je crois à notre devoir d'être juste et compatissant et de ne pas causer de tort inutile. Des millions d'espèces d'animaux sont déjà disparus, la plupart naturellement, certains de la main des humains. Si au lieu de devenir des morceaux de charcuterie, les animaux de ferme venaient à disparaître parce qu'ils ne peuvent plus s'adapter naturellement à la vie sur terre, je ne plaindrais pas leur sort. Mais je plains leur sort actuel. Il y a des choses pires que la mort, que l'extinction... et la condition des animaux dans les fermes industrielles en est un exemple.

An individual animal doesn't care if its species is facing extinction - it cares if it is feeling pain. - Ronnie Lee, fondateur de Animal Liberation Front

b) On n'aurait plus d'engrais naturel, fourni par le fumier de bétail, et il faudrait utiliser des engrais chimiques, qui ont un impact environnemental néfaste.

D'abord, notons que seulement un sixième du fumier produit est transformé en engrais - le reste ne devient que déchet polluant. Ensuite, moins de bétail sur la planète équivaudrait à une moindre demande pour l'engrais, puisque le 3/4 de notre production agricole est destinée à nourrir les animaux. (Voir la rubrique ENVIRONNEMENT).

En plus, considérant que les technologies vertes sont en expansion ces dernières années, je ne doute pas que d'ici l'universalisation du végétarisme, des substituts écologiques au fumier de bétail (compost végétal, algues, technique de l'engrais vert, agroforesterie, etc.) auront été développés et mis au point pour augmenter la fertilité des sols sans avoir recours aux engrais chimiques.

Il n'y a aucun doute pour moi qu'il entre dans le destin de l'humanité, parce qu'elle se perfectionne progressivement, de cesser un jour de manger des animaux. - Henry David Thoreau, poète, écrivain & philosophe

c) Les cultures agricoles ont également une empreinte écologique importante. Manger plus de végétaux impliquerait une augmentation des superficies cultivées, et par conséquent plus de pesticides, d'érosion du sol, de déforestation, etc.

Puisqu'une grande partie de nos ressources agricoles sont actuellement appropriées par l'élevage du bétail, une transition vers le végétarisme en libérerait une grande quantité (50% de notre eau, 77% de nos cultures, beaucoup de terres, etc.), plutôt qu'en exploiter davantage. Même si nos méthodes actuelles d'agriculture sont loin d'être vertes et que manger des végétaux a aussi ses impacts environnementaux indésirables, l'industrie de la viande est pire. Tel que mentionné dans la rubrique ENVIRONNEMENT, pour produire 1 kg de protéines animales, il faut beaucoup plus d'énergie, d'eau et de terre que pour produire 1 kg de protéines végétales (sans mentionner la quantité pharamineuse de déchets et de pollution qui résulte de la production de viande). Cela dit, une transition vers l'agriculture biologique et durable devrait évidemment se faire en parallèle à la transition vers le végétarisme. C'est pour cela qu'il ne faut pas se contenter de manger uniquement des végétaux, mais aussi acheter, autant que possible, des produits locaux et bios.

(Sur le végétarisme) Ce régime permettrait à une nation d'utiliser intelligemment ses ressources agricoles. - Platon cite Socrates (dans La République)

d) Les terres infertiles, qui servent actuellement de pâturage et qui ne conviennent pas à l'agriculture, deviendront inusitées et gaspillées.

Bien que plusieurs animaux paissent sur des terres impropres à l'agriculture, l'élevage des animaux - à cause des fermes industrielles, de l'expansion des pâturages et des vastes champs agricoles qui font pousser le fourrage - s'accapare des milliers d'hectares fertiles chaque année afin de satisfaire la demande croissante pour la viande. Par conséquent, l'élevage est responsable d'une moindre disponibilité des terres arables et d'un déclin de la fertilité des sols partout au monde.

Par exemple, les pâturages occupent maintenant 1/5 de la surface terrestre, soit le double de la superficie utilisée pour l'agriculture (28) - dont une grande partie était jadis des prairies, des forêts ou des habitats naturels pour une variété de plantes et d'animaux. De plus, selon une étude de l'ONU intitulée Global Assessment of Soil Degradation, le surpâturage par le bétail et les pratiques agricoles actuelles sont les causes principales de la dégradation des terres arables de la planète (29).

Il convient de conclure en disant que je ne crois pas qu'il adviendra un temps où tout le monde sera végétarien, même si chaque personne adhérait à ses principes, puisque le végétarisme implique un niveau minimal de sécurité alimentaire qui rend la consommation de viande facultative - ce qui n'arrivera probablement jamais à l'échelle de la planète. C'est-à-dire que même si tous ceux qui le peuvent devenaient végétariens, il resterait toujours ceux qui ne le peuvent pas, parce que leur survie ou leur santé dépend de l'élevage du bétail. Les pâturages existeront donc toujours pour rentabiliser les terres non-arables.

Tu as défini l’homme comme le Roi des Animaux ; moi par contre, je dirai que l’homme est le roi des fauves féroces parmi lesquels tu es le plus grand. N’as-tu pas effectivement tué et mangé les animaux pour satisfaire les plaisirs de ton palais, te transformant toi-même en tombe pour tous ces animaux ? La nature ne produit-elle pas de la nourriture végétale en quantité suffisante pour te rassasier? - Léonard de Vinci, artiste, scientifique et inventeur prolifique

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14. Pas nécessaire de devenir végétarien : il suffit d'acheter de la viande biologique et de manger des animaux élevés en liberté.

Peu importe d'où provient ta viande, avant d'atterrir dans ton assiette elle était un animal, qui en plus de respirer et jouir et souffrir a aussi mangé une tonne de fourrage, brouté sur des terres, nécessité beaucoup d'eau et d'énergie, rejeté beaucoup d'excréments, d'émissions nocives et de gaz à effets de serre, etc. Même si le bétail était bien traité, il a quand même été tué, il a quand même pollué, il a quand même gaspillé beaucoup de ressources... pour que tu puisses savourer un steak sans en avoir besoin. La grande quantité d'intrants (ressources) et d'extrants (déchets) ne changent pas. En fait, un animal élevé sans cruauté peut même consommer plus de ressources qu'un animal de ferme industrielle, puisqu'il est mieux nourri et a plus d'espace.

De plus, exceptées les certifications biologiques, les autres logos (élevage en liberté, naturel, sans hormones, sans antibiotiques, etc.) sont peu rigoureux et pas contrôlés (30). Même ceux qui sont soumis à un certain contrôle législatif ne réglementent pas l'abattage ni le transport des animaux (31), où la souffrance demeure (32). Quant aux produits biologiques, qui se veulent sans hormones, sans antibiotiques et sans pesticides, des cas de fraude sont courants (33), les animaux sont tout de même élevés en confinement (34), les maladies sont fréquentes parce que les producteurs évitent de soigner les animaux infectés de peur de perdre la certification (35) et les conditions sanitaires des granges peuvent être exécrables (36). Les problèmes de santé, d'environnement et de bien-être des animaux, quoique légèrement améliorés, restent délétères. La seule façon de ne pas faire souffrir, c'est de ne pas élever pour bouffer.

D'ailleurs, une personne qui voudrait rester omnivore en mangeant seulement de la viande bio ou d'élevage en liberté ne pourra le faire que chez elle. Partout ailleurs (chez les amis, au restaurant), cette "bonne viande" est rarissime (1% des producteurs étasuniens sont dans l'élevage bio) (37). Mais l'argument de la non-nécessité revient toujours. Si manger de la viande bio cause quand même du tort - un tort moindre mais quand même inutile - pourquoi le faire? En d'autres mots, si on a le choix entre le Mal, le Moindre de deux maux, et le Bien, il semble évident qu'on opte pour ce dernier. (C'est une façon de parler... je ne prétends pas que le végétarisme est le Bien avec un grand B et l'omnivorisme le Mal absolu). Évidemment, si un mangeur de viande ne veut rien savoir du végétarisme, il a tout intérêt à encourager ces sources alternatives de viande plutôt que les fermes industrielles.

La conscience chrétienne ne peut tolérer que le cinquième Commandement "Tu ne tueras point" exclurait les animaux d'abattoir. Qui a visité un abattoir est plus ou moins choqué ou dégoûté. Presque tous en arrivent à reconnaître que tuer de façon si bestiale les animaux, qui ont été élevés et engraissés pour ensuite être mangés, n'est pas digne de l'humanité moderne. - Günther Weitzel, chimiste

Les animaux que vous mangez ne sont pas ceux qui en dévorent d'autres ; vous ne mangez pas les bêtes carnivores, vous les utilisez comme modèles. Vous n'êtes affamés que de gentilles et douces créatures qui ne font de mal à personne, qui vous suivent, vous servent, et sont dévorées en récompense de leurs services. - Jean-Jacques Rousseau, écrivain & philosophe


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15. Il est sain et naturel de boire du lait.

Pourquoi la nature nous aurait-elle conçu, contrairement aux autres mammifères, pour boire du lait durant toute notre vie adulte? Et de surcroît, même pas du lait d'humain, mais du lait de vache! NON, comme tout animal, nous avons besoin de lait (maternel) pour notre croissance seulement durant notre enfance. Certes, nous devons maintenir un apport régulier de calcium, mais ce besoin n'est pas aussi important que l'industrie laitière voudrait nous le faire croire et peut facilement être comblé par d'autres aliments riches en calcium. (Voir la rubrique SANTÉ, section CALCIUM.)

People are the only animals that drink the milk of the mother of another species. All other animals stop drinking milk altogether after weaning. It is unnatural for a dog to nurse from a mother giraffe; it is just as unnatural for a human being to drink the milk of a cow. - Dr. Michael Klaper, médecin, auteur & conférencier international

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16. Le poisson est un aliment santé dont la consommation régulière est recommandée.

La plupart des poissons vivent dans des eaux si polluées (déchets, toxines, métaux lourds, pétrole) que peu de gens oseraient en boire. Pourquoi donc manger le poisson élevé dans cet environnement insalubre? (38)

Les corps des poissons absorbent les substances toxiques dans l'eau. Leur chair contient donc beaucoup de contaminants, tels le PCB (produit chimique synthétique cancérigène et polluant) qui endommage le foie, le système nerveux et le foetus (39) ; les dioxines, également cancérigènes (40) ; les substances radioactives comme le strontium 90 (41) ; et d'autres polluants dangereux tels le cadmium, le mercure, le plomb, le chromium et l'arsenic, qui sont à l'origine de maladies hépatiques, de développement mental altéré et de cancer (39). Ces toxines s'accumulent dans les cellules adipeuses des humains qui mangent du poisson et peuvent y demeurer pendant des décennies (42). Ainsi, il n'est pas surprenant d'apprendre que la consommation de fruits de mer est la première cause d'intoxication alimentaire aux États-Unis (43).

Partout dans le monde, le mercure s'accumule dans les poissons en raison de la pollution industrielle. Cet élément toxique, ingéré par les fruits de mer et stocké dans leurs tissus, est absorbé par le corps des humains qui les mangent. Les problèmes de santé qui s'ensuivent sont nombreux : lésions cérébrales, perte de mémoire, changements émotifs, spasmes, dommages au foetus, etc. (44). Une étude publiée par l'agence de protection environnementale des États-Unis démontre que les femmes qui mangent du poisson seulement 2 fois par semaine avaient des taux sanguins de mercure 7 fois plus élevés que les femmes qui n'avaient pas mangé de poisson depuis un mois (45). Une autre étude révèle que les patients avec des taux de mercure élevés dans le corps et qui affichaient des symptômes d'empoisonnement au mercure (perte de cheveux, fatigue, maux de tête) retrouvaient rapidement leur bonne santé en arrêtant de manger du poisson (46). Par ailleurs, il existe des preuves qui font le lien entre l'absorption de mercure due à la consommation de poisson et un plus grand risque de maladies et de crises cardiaques (47).

La pisciculture ne fait qu'aggraver la situation, puisque les animaux aquatiques sont élevés dans des conditions malsaines et sont nourris de poissons non comestibles pour les humains. Le saumon provenant de fermes piscicoles, par exemple, contient des niveaux si élevés de PCB, de dioxines et d'autres produits chimiques toxiques que le journal Science recommande de ne pas manger de ce poisson plus d'une fois par mois (48).

De toute façon, la plus grande composante santé du poisson - les acides gras oméga 3 - sont aussi présents dans les graines de lin, l'huile de canola et les noix de Grenoble, entre autres. (Voir rubrique SANTÉ, section OMEGA-3.)

When we eat vegetarian foods, we needn't worry about what kind of disease our food died from; this makes a joyful meal! - Dr. John Harvey Kellogg, médecin et inventeur des céréales cornflakes

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17. Les poissons ne souffrent pas, alors on peut les manger.

Le débat sur les fruits de mer fait rage. Certains maintiennent qu'ils souffrent lors de la pêche, l'élevage et l'abattage ; d'autres sont convaincus qu'ils n'ont pas le système nerveux assez développé pour éprouver des sensations de douleur.

Une étude publiée en 2003 par une équipe de l'Institut Roslin et de l'Université d'Edimbourg démontre que les truites manifestent des changements physiologiques et comportementaux importants en présence de substances nocives - changements caractéristiques de la douleur animale (49). En plus d'avoir découvert des nocicepteurs (récepteurs réagissant à des stimuli qui endommagent les tissus) dans la tête, les scientifiques ont confirmé que les réactions de la truite n'étaient pas de simples réflexes, mais bien des comportements anormaux associés à une perception de la douleur, semblables à ce qu'on retrouve chez les amphibiens, les oiseaux et les mammifères.

Cependant, les résultats de cette étude et de bien d'autres qui l'ont précédée ne sont pas convaincants pour plusieurs, dont Bruno Broughton, biologiste marin et conseiller du National Angling Alliance (Royaume-Uni). Selon lui, l'étude prouve simplement que les poissons possèdent un système complexe de cellules sensorielles dans la région crânienne - non pas qu'ils peuvent éprouver la douleur, qui est une expérience psychologique associée au néocortex, absent chez les poissons (50).

Selon moi, l'aversion des poissons envers les stimuli douloureux et les blessures - fait incontestable - devrait éveiller en nous des inquiétudes à l'égard du traitement réservé à ces animaux marins. Puisqu'on sait que la capture et les blessures leur sont sinon douleureuses au moins désagréables, puisque le débat sur la douleur n'est pas encore résolu dans le monde scientifique, mieux vaut ne pas prendre le risque de faire souffrir, étant donné qu'on en a le choix. On se doit donc d'éviter les activités humaines qui nuisent au bien-être de la population marine, telles les pêcheries commerciales, la pêche sportive, l'aquaculture et la consommation de fruits de mer - qui, de toute façon, ont des répercussions désastreuses sur l'environnement et la biodiversité. (Voir la section BIODIVERSITÉ.)

We cannot have peace among men whose hearts delight in killing any living creature. By every act that glorifies or even tolerates such delight in killing, we set back the progress of humanity. - Rachel Carson, auteure de Silent Spring

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18. J'aime tout goûter. Si je deviens végétarien, il y aura plein de nouveaux plats et de mets culturels que je ne pourrai jamais savourer!

Mais il y en a bien d'autres que vous découvrirez grâce au végétarisme, qui vous auraient toujours été cachés si vous n'aviez jamais changé de régime! (Voir point 6)

Par ailleurs, bon nombre de plats contenant de la viande peuvent facilement être préparés de façon végétarienne sans perdre le goût désiré, soit en substituant d'autres choses (viande végé, tofu, etc.) à la viande, soit en enlevant la viande tout simplement. Après tout, ce sont plus souvent qu'autrement les épices et les sauces qui donnent à un plat culturel sa saveur unique, et non la viande elle-même (imaginez manger de la viande seule, sans rien ajouter!). D'ailleurs, les livres de recettes végétaliennes contiennent souvent un "tableau de conversion" qui explique comment remplacer la viande, les oeufs et les produits laitiers par des substituts végétaliens. Mais même si on doit renoncer à quelques plats en devenant végétarien, c'est un sacrifice qui en vaut certainement la peine. (Voir point 8)

I have been a vegetarian for about 10 years. And it really was due to the reading that I did. And they explain so that you understand why it's important for the planet's survival along with compassion for animals. It certainly made it much easier for me. I lost weight really fast. My mother died from cancer so this is all very personal to me. And I just would like the planet to be a better place. And I think you'll find a vegetarian diet to be really incredible these day. - Linda Blair, actrice dans The Exorcist

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19. Les régimes végétariens ne contiennent pas suffisamment de certains nutriments et doivent donc être suppléées de façon "artificielle".

(Voir la rubrique SANTÉ).

D'abord, soulignons que, selon les associations diététiques des États-Unis et du Canada, les végétariens et les végétaliens ont généralement une alimentation saine et adéquate qui adhère aux recommandations alimentaires et fournit tous les nutriments nécessaires pour être en santé (9). Les aliments fortifiés, peuvent certainement aider les végétariens à obtenir leur apport quotidien de nutriments, mais ce fait s'applique à tout le monde. Plusieurs professionnels de la santé affirment que la majorité des Nord-Américains ont une alimentation sous-optimale et recommandent la consommation de multivitamines à "quasiment tous les adultes" (51). Ce n'est donc pas une question de manger ou ne pas manger de viande, mais bien une question d'alimentation saine ou malsaine. Les déficiences alimentaires ne sont pas corrélées au végétarisme, mais inhérentes à nos habitudes alimentaires et notre mode de vie moderne, depuis que le régime typique des humains a évolué d'une récolte directe de la nature (qu'on qualifierait aujourd'hui de "naturelle" ou "biologique", comme si c'était une classe spéciale de nourriture) vers une alimentation synthéthique et industrielle, dont la valeur nutritive est faible dès le départ ou perdue au cours du traitement/transformation en produit pré-emballé de supermarché.

Ainsi, les personnes qui s'opposent aux diététiques végétariennes à cause de la supplémentation "artificielle" doivent se rendre compte que :
- Leur propre régime omnivore, pour être lui aussi optimal, doit fort probablement être supplémenté ;
- Elles consomment sans doute déjà des aliments fortifiés, puisqu'ils sont très courants de nos jours : pain de blé enrichi, jus d'orange enrichi de calcium, céréales enrichies de fer, sel iodé, etc. ;
- La viande, les oeufs et les produits laitiers sont souvent fortifiés aussi (oeufs oméga-3) et contiennent en plus des "suppléments artificiels" néfastes (hormones, antibiotiques) ;
- Même sans supplémentation, le régime occidental typique est déjà totalement "artificiel" à cause des transformations excessives et de l'ajout de substances synthétiques (combien d'éléments reconnaissez-vous dans les listes d'ingrédients des produits du supermarché et combien d'entre eux sont naturels?) ;
- En général, l'état de santé des végétariens est meilleur que celui des non-végétariens (9) ;
- Si elles ne veulent absolument rien savoir des produits fortifiés, il leur serait possible de vivre saines et heureuses sur un régime végétarien "sous-optimal" - comme d'ailleurs la plupart des gens, tout régime confondu, le font.

La terre donne des richesses en abondance et de la nourriture pacifique. Elle nous offre des repas qui ne sont tachés ni de sang ni d’assassinat. - Pythagore, mathématicien & philosophe

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(1) Marcus, E. (2000). Vegan: The New Ethics of Eating. McBooks Press: Ithaca, NY.
Mills, M.R. (1999). The Comparative Anatomy of Eating.Vegsource.
Barnard, N. (1990). The Power of Your Plate. Book Publishing Company: Summertown, Tenn.
Robbins, J. (1987). Diet for a New America. Stillpoint Publishing: Walpole, N.H.
(2) Heald, C. (11 janv. 2007). Going Ape. BBC News Magazine.
Haran, C. (22 août 2003). Want to Dodge Heart Disease With Diet? Eat Like an Ape. Health. Science Daily.
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17 commentaires:

  1. Chapeau bas, bas bas !!

    Des larmes au rire !! Merci !! Merci !!!!!!!!!!!

    Des contre-arguments que je n'avais encore jamais entendu, me voici avertie !

    J'ai récemment eu un contre-argument : "et l'arbre, pourquoi n'aurait-il pas une âme?"

    J'ai ainsi rétorquée qu'il est possible que cela soit le cas, mais qu'en revanche celui-ci n'est pas doté de cerveau (témoin d'un quelconque ressenti à une douleur).

    Il ne serait pas plus légitime de consommer de la viande, à un être végétal (car c'est tout aussi vivant), je répliquais à nouveau, "mais...pas plus que ça ne l'est de consommer de l'humain donc?" La réponse fût : "oui !"

    Nous sommes d'accord, mais dans des arguments contraires. Nous ne classifions pas les êtres dans une hiérarchie de sensibilité ou de droit les uns sur les autres mais dans l'idée donc que chacun d'entre eux se valent à l'autre, il n'était pas plus logique de s'octroyer le droit de consommer des végétaux ou de couper (arbres, plantes...) que ça ne l'est de manger de la viande !

    Cela m'a fait réfléchir, mais à absolument pas doutée quand au régime alimentaire VG, disons que pour l'un, on sait qu'il souffre alors que pour l'autre, rien n'est sûr... et ce qui est dur à répondre (chose que j'ai faite), c'est de dire que si je ne mangeais pas de végétaux, je ne serais plus sur cette terre de folie !

    Oh, la sale égoïste que je suis !

    Ai-je une autre alternative?

    Merci pour ce blog !!!!

    Je ne sais si l'URL a fonctionné, je te passe le mien (je me permets de te tutoyer... j'espère que cela n'est pas un problème !) :

    http://jedeuxmaux-en3-2.skyrock.com/

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  2. Merci pour ton commentaire Joe.

    Oui, les gens se trouvent bien drôles quand ils te disent que les carottes et les brocolis, aussi, souffrent d'être mangés.

    En fait, ils n'y croient pas du tout mais se moquent de la sensibilité des végétariens pour la souffrance animale. Je suis triste de vivre dans un monde où l'on ridiculise les gens qui font preuve de compassion et de pitié. Pourquoi dénigre-t-on la sensibilité tout en faisant l'éloge de l'indifférence et la brutalité? Les humains et les animaux sont différents, me répond-on toujours. Mais Lamartine nous l'a bien dit : on n'a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains ; on a un cœur ou on n'en a pas.

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  3. Merci pour ce long article qui me donne encore un peu plus d'arguments. :)
    Par contre, j'ai eu dans une conversation récente avec des omnivores, néanmoins je n'ai pas eu le temps de faire des recherches approfondies concernant leurs dires :

    - Les risques pour les hommes de consommer du soja à propos de l'apport en protéine (apparemment lié à l'infertilité). Bon je leur ai qd même dit que les protéines on pouvait les trouver ailleurs.

    - La vie en générale contribue au développement des maladies (comme le diabète, l'arthrite...etc). euh ?? !!!!

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  4. Merci pour ton commentaire, Clémence.

    SOJA
    Quelques notions générales sur l'interprétation des données scientifiques avant d'aborder la validité de l'étude en question :

    - Avant d'accepter les conclusions d'une étude, il faut toujours aller voir la méthodologie et l'échantillonnage, tenir compte des facteurs confondants et lire les autres études sur le sujet.
    - Pour chaque étude scientifique qui dit une chose, on peut en trouver une autre qui dit le contraire. Les méta-analyses (compilation des études sur le sujet) sont beaucoup plus fiables qu'une seule publication, même si elle vient de Harvard.

    L'étude en question a été publiée dans le journal Human Reproduction par une équipe de chercheurs du Harvard School of Public Health. Les conclusions sont problématiques :

    ÉCHANTILLON
    - 99 hommes (0,000033% de la population étasunienne) : l'échantillon minuscule rend les résultats peu valides
    - 72% des participants souffraient d'obésité ou de surpoids : considérant que les hommes avec des niveaux élevés de gras corporel produisent plus d'estrogène que la moyenne, les résultats ne s'appliqueraient pas à l'ensemble de la population mâle
    - Les participants étaient clients d'une clinique de fertilité (68% - niveaux réduits de sperme ; 55% mobilité réduite des spermes) : biais évident de l'échantillon

    MÉTHODOLOGIE
    - Questionnaire rétrospective sur la fréquence de consommation de 15 aliments à base de soja durant les 3 derniers mois : le calcul de la quantité de soja consommé est fort imprécis, puisqu'il est basé sur des estimations grossières et la mémoire à long terme des participants
    - Méthode - étude transversale : puisqu'on prend les participants dans leur état actuel, sans les avoir suivi dans le temps, il est impossible d'établir un lien de causalité entre le sperme et le régime alimentaire. On ne peut savoir si la consommation de soja a précédé le déclin en sperme, si le soja est un joueur majeur, s'il y a d'autres facteurs dont on n'a pas tenu compte (surpoids, estrogène dans l'environnement, etc.).
    - Variables : la quantité d'isoflavone provenant de sources autres que le soja n'a pas été calculée et si elle l'était, la corrélation entre apport d'isoflavone et décompte de sperme pourrait être beaucoup plus faible.

    CONCLUSIONS
    - Les résultats de l'étude n'ont qu'un lien minime avec la consommation ou non de viande : certains végétariens ne mangent pas de soja du tout ; certains omnivores en mangent beaucoup.
    - Des milliards d'Asiatiques consomment, depuis des millénaires, des quantités de soja supérieures à celles dans l'étude, mais n'ont pourtant pas de problèmes de fertilité.
    - Cette étude est la première à soutenir un lien entre l'infertilité et la consommation de soja. Dans le passé, il y a eu des études qui associaient le soja à une amélioration de la fertilité (Song, G. et al. Fertility and Sterility, 2006). Depuis, une étude réfute ses conclusions (Soyfoods Do Not Impact Sperm Count. Newswise, 2008) et de nombreux experts ont exprimé leur désaccord (Researchers Disagree With Harvard Study Linking Soy With Male Infertility. Vitabeat, 2007).
    - Les avantages du soja ont déjà été étudiés (National Institute of Health: Soy). En plus de diminuer le risque de cancer du prostate (Messina M. Nutr Rev, 2003), le soja est associé à un risque réduit de maladie cardiovasculaire (Sack FM. Circulation, 2006) - la première cause de décès dans le monde. Il faut peser le pour et le contre : une diminution de sperme encore douteuse vs. une diminution prouvée du risque de maladies mortelles?


    MALADIES
    Je ne suis pas sûre de bien comprendre l'argument. Oui, la vie en général contribue au développement des maladies. Mais ce processus pathologique ne se fait par magie : il y a des facteurs de risque et des causes. Si on se soucie de notre santé, on doit s'efforcer de réduire ces éléments en amont, en adoptant un mode de vie sain : faire plus d'exercice, arrêter de fumer, favoriser des environnements propres et sains, manger végétarien, etc.

    Depuis plusieurs décennies, dans les pays industrialisés, la prévalence des maladies infectieuses a chuté formidablement (grâce aux progrès médicaux et sanitaires) tandis que les maladies chroniques associés aux habitudes de vie n'ont cessé d'augmenter. Pollution, sédentarité et changements alimentaires expliquent en grande partie cette tendance. Plus que jamais, la santé de chacun est directement liée à ses choix de vie, non plus aux forces naturelles ou biologiques. L'association entre la consommation de viande et les maladies cardiovasculaires et cancers est bien établie ; ce qui en découle dépend de la volonté individuelle.

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  5. Tous simplement adoré lire vôtre blogue!
    Merci!

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  6. Bonjour,
    J’ai pris plaisir à lire votre blogue ; très instructif. Je ne suis pas végétarien, cependant, je partage certaines de vos idées. Nous n’achetons que de la viande d’animaux élevés dans des conditions « décentes » dont la viande est meilleure et plus nourrissante que celle des animaux élevés en batterie. Nous en avons, de fait, beaucoup réduit notre consommation et même si nous ne pensons pas l’arrêter 200g à chaque repas n’a rien de naturel pour l’homme. On oublie souvent dans l’évolution que l’homo sapiens mangeait finalement peu de viande. L’industrie alimentaire a détruit ce produit qui doit rester rare et donc chère ; malheureusement il n’y a que comme ca que l’on parviendra à faire baisser la consommation de viande à un niveau « raisonnable ». Votre position a le mérite, comme souvent dans les positions extrêmes, d’attirer l’attention sur ce travers de notre civilisation moderne ou ne pas manger de la viande 2 fois par jour est signe de grande pauvreté !
    Cordialement,
    Gaëlle Rivero (gaelle.rivero@laposte.net)

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  7. Merci Sophie pour ce blog,
    tout en sachant instinctivement et avec le peu d'informations claires et honnêtes que le gouvernement laisse filtrer de nos jours (france), que manger de la viande va à contre courant de l'évolution (positive) spirituelle sanitaire éthique etc des humains.ça fait du bien de pouvoir argumenter en faveur d'un régime alimentaire qui s'élève contre le filtre aveugle que trop continuent d'adopter.Les végétariens ne sont pas des sentimentalistes intégristes.
    Autour de moi je n'empêche personne de consommer de la viande, j'informe, j'en ai mangé 27ans, tout en me sentant coupable de participer à ce massacre, et un jour, stop. C'est tres facile d'arrêter la chair animale lorsqu'on est convaincu qu'il n'y a rien de bon là-dedans.c'est une évolution qui est personnelle à chacun, donc chacun son chemin.

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  8. Article extrêmement intéressant! Je me considère en ce moment comme une flexitarienne, hésitant encore à couper les ponts avec une alimentation d'origine animale... mais de lire ce texte.. ça m'aide beaucoup, et me permet d'avoir un nouveau point de vue! Merci!

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  9. si tu as faim mords donc ton propre cul28 juillet 2011 à 06:03

    wahou comme cet article fait plaisir!!
    ton blog est génial et très fourni c'est bien.

    * contre arguments : *

    - "et les hectares de soja etc c'est pareil pour l'environnement , néfaste aussi."(pas de réponses je ne me renseigne pas autant que toi , je manque d'engagement de ce côté là ou ptet juste question de flemme , végétarienne convaincue je ne ressens pas le besoin d'aller prouver par la science que , même si s'informer c'est important et ce dans tous les domaines , ton travail de recherche et en tout cas pointilleux et bien référencé! bref fin de parenthèse)

    - "ah ben c'est pour ça que t'est mince comme ça!" (nan juste ma morphologie)

    - "mais tu manges quoi alors? de l'herbe??" (...!)

    - "et si t'étais sur une ile déserte t'en mangerais des animaux"(oui peut être question de survie mais bon les probabilités sont un peu faibles nan??!)

    + évidemment tous les arguments que t'as dit , je crois que je les ait tous eu!!! (sisi!!)

    sauf peut être l'histoire des fermes industrielles
    au passage au risque de passer pour une intolérante l'histoire de manger de la viande bio me fait bien rire (jaune) en + le mec croit être solidaire en te disant ça genre ouais je contribue aussi à la cause animale... je sais pas comment on peut affirmer une chose pareille , mange de la viande bio parce que c'est mieux pour ta santé , que tu préfère que apparemment les conditions font que l'animal pollue moins mais ne vient pas me dire que pour l'animal c'est mieux!!! il est MORT l'animal ; nan je trouve parfois encore plus cruel l'élevage en plein air , c'est berner l'animal mais la fin est la même il sera dans ton assiette!!

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  10. si tu as faim mords donc ton propre cul28 juillet 2011 à 06:05

    et pour finir c'est vrai c'est étonnant comme le végétarisme suscite des réactions violentes , j'ai commencé à l'age de 15 ans,depuis 6 ans maintenant, alors des réactions comme ça j'en ai entendu pleins et souvent sur le ton narquois , mais bon en même temps on s'habitue , c'est drôle tout devient prévisible et c'est toujours le même refrain qu'ils te sortent..du coup 6 ans que jme répète que je m'énerve , encore aujourd'hui"hui même si je connais parfois ça mrend dingue tant de mauvaise foi, je m'enflamme parce que je laisse tranquille les gens que je ne chercherai jamais à imposer personne à devenir végétarien (parce que faut que ça vienne du cœur!) que j'ai jamais été une militante juste intimement sensiblement convaincue et que ouais les gens ça peut les rendre fous mais comme tu dis c'est parce qu'ils se sentent attaqués et qu'ils l'admettrons surement pas car pour certains être végétarien c'est une marque de faiblesse.
    bon malgré tout ça je n'ai jamais eu de problèmes pour manger chez les uns chez les autres , ça fait toujours débat mais bon au moins ça anime la soirée , et puis les vrais potes acceptent. même parfois curieux et tentés et ils se laisseront aller à des petits repas végétariens.
    ce qui m'inquiète plus c'est que j'ai pour projet de partir en voyage et pour le coup je sais pas comment ça peut se passer , j'ai pensé a faire comme tu disais manger pour ne pas offenser mais ça fait tellement longtemps que j'ai pas mangé de viande ça me rendrait malade de devoir me résoudre à cette voie.
    le projet le plus sur est l'Inde , le nord , donc je me dis de côté la pas de souci c'est une peu les rois du végétarisme mais bon c'est comme tout , pas tous, et si ça c'était un peu perdu? que effectivement la viande est souvent un signe de richesse et une offre,un signe de respect pour l'Autre alors peut être que même en Inde on peut être confronté à cette situation?
    si quelqu'un peut m'apporter des éléments de réponses , ayant voyagé ou pas , connaissant un peu l'inde ou des témoignages d'amis d'amis
    je continue a me renseigner de mon côté.

    désolé pour les message un peu long :s parait que ça fait du bien d'en parler (haha!) et merci pour ceux et cellEs qui ont eu le courage de lire jusqu'au bout ^^

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    1. bonjour,

      je sais que ton post n'est pas récent est depuis tu as du voyager, mais juste pour dire que je suis végétarienne et que j'ai beaucoup voyagé sans jamais manger un seul gramme de viande. dans certains pays j'ai un peu fait rigolé "chez nous ce sont les pauvres qui ne mangent pas de viande". mais jamais personne ne m'a fait de remarque aussi méchante qu'en france. en floride, avec notre petit budget, nous mangions presque qu'au fast food ... pas facile ! mais j'ai réussi à ne pas manger de viande (et ne pas boire une goutte de coca !).
      et merci pour ce blog, il est génial et ça me rassure de voir que je ne suis pas la seule à faire face aux remarques...

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  11. Superbe.

    Je me suis permis d'insérer un lien vers ton article sur mon petit blog.

    Tu m'en donnes l'autorisation ? Je sais que je demande un peu tard mais j'ai pas pu résister :)

    http://kwaice.blogspot.com/2011/08/la-pilule-rouge.html

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  12. Coucou ton blog est super, vraiment l'idée des 'contre-arguments' à démonter ensuite est géniale! ^^ J'ai déjà reçu à peu près tous ces commentaires sur mon alimentation en 4ans de végétarisme, la plupart du temps par des gens de ma classe(mais ils étaient pas 'végéphobes', c'étaient juste pour me taquiner). S'ensuit évidement des discussions passionnées.. parfois les gens ne connaissent pas les conditions de vie des animaux. Du coup je me dit que quelqu'un comprendra un jour.
    Sinon on m'a déjà sortit: 'le travailleur a besoin d'un bon steak saignant et de vin rouge pour être en forme'.. O o' Hum.
    Bonne continuation =)

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  13. Bravo pour ce blog:) !

    Plus les gens sauront ce qui se passe réellement et que "les produits laitiers sont nos ENEMIS pour la vie" et la vérité sur la viande et leur santé sans parler du sors des animaux et plus les prises de conscience fleuriront.
    Merci de contribuer à diffuser l'info et les convictions pour une vie meilleur en harmonie.

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  14. Merci pour cette foule d'arguments!
    Ca fait plaisir de te lire...

    Pour ce qui est du végétarisme à l'étranger, j'ai trouvé une solution il y a quelques années. Personne n'est choqué et tout le monde comprend (dans le monde entier). Il suffit de dire que c'est ta religion qui te l'interdit ; et en fait c'est un peu ça ;-)

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    Réponses
    1. """plusieurs champions sportifs sont ou ont été végétariens/végétaliens : Carl Lewis, multi-médaillé en athlétisme ; Bruce Lee"""

      Pour info je dispose des livres d'entrainement de bruce lee et il n'a jamais été vegetarien. :)

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    2. Il est quasi impossible de vérifier avec certitude si une star a été végétarienne ou non. La fille de Bruce Lee a affirmé en entrevue télévisée que son père était végétarien à 100% avant son décès et plusieurs autres sources le confirment. Peut-être que vos livres précèdent ce changement alimentaire... mais je ne peux pas garantir l'exactitude de ces faits. De toute façon, la liste de sportifs végétariens/végétaliens ne cessent de croitre de façon exponentielle - incluant l'haltérophile Kendrick Farris et la sprinteuse Morgan Mitchell qui sont aux Olympiques de Rio en ce moment. :D

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