La vache qui (ne) rit (pas)
ENTASSEMENT : Les bovidés qui deviendront du boeuf sont souvent élevés dans un premier endroit, engraissés dans un autre, puis abattus encore ailleurs. Mais pour la majeure partie de leur vie, ils demeurent entassés dans des parcs d'engraissement, debout au milieu de la fange et de leurs propres excréments, respirant l'air rempli d'ammoniac, de méthane et d'autres gaz nocifs (1). Lors du transport vers les parcs, les enchères ou l'abattoir, on les prive de nourriture dès la veille puisque celle-ci ne sera pas rentabilisée sous forme de chair commerciale. Ainsi, au cours du voyage de plusieurs centaines de kilomètres, à des températures parfois extrêmes, certains animaux mourront ou souffriront de pneumonie, de déshydratation et d'épuisement (2).
Now I can look at you in peace; I don't eat you anymore. - Franz Kafka, écrivain
MALADIES : Le régime typique des bovidés d'élevage est composé de maïs - qu'ils ne peuvent pas bien digérer - et d'aliments qui bourrent mais qui ne nourrissent pas, tels la sciure et les excréments de volaille. Ce régime artificiel engendre chez le bétail toutes sortes de problèmes de santé, notamment l'acidose, la diarrhée, les ulcères, les maladies hépatiques et l'affaiblissement chronique du système immunitaire (3).
Mais existe-t-il quelque chose de plus abominable que de se nourrir continuellement de viande de cadavres? - Voltaire, écrivain & philosophe
CRUAUTÉ : Tout au long de leur vie, les animaux doivent fréquemment subir des procédures douleureuses dont les brûlures du 3è degré (marquage au fer), l'ablation des testicules et la coupure des cornes. Pour minimiser les coûts, la plupart du temps ces pratiques se font sans analgésique (1). À l'abattoir, les animaux reçoivent une balle dans la tête afin de les rendre insensibles avant l'abattage, mais la vitesse des chaînes de production ne permet pas toujours une exécution nette. Par conséquent, plusieurs se rendent à l'étape de dépouillement et de démembrement encore conscients (4).
Comme la vue d'un taureau sacrifié aux dieux était devenue pour nous un opprobre, nous avons caché le bain de sang quotidien dans des abattoirs lavés à l'eau de l'attention de tous ceux qui se repaissent de morceaux de cadavres d'animaux domestiques préparés pour qu'ils ne soient pas reconnaissables. - Richard Wagner, compositeur
Pas capable de tirer ma vache...
La vache produit du lait pour la même raison que la femme : pour nourrir ses petits. Cependant, les veaux nés dans les fermes laitières sont séparés de leur mère après la naissance et nourris de substituts laitiers pour que les humains puissent avoir le lait qui leur appartient (5). Pour maintenir un approvisionnement constant de lait maternel, les vaches subissent des grossesses répétées et sont traites plusieurs fois par jour, toute leur vie durant. Aux États-Unis, il y a aujourd'hui 9 millions de vaches laitières - soit 13 millions de moins qu'en 1950 - qui produisent 24.5 milliards de kg de lait de plus qu'il y a une cinquantaine d'années (6). En effet, la production quotidienne naturelle d'une vache n'excède pas 7 kg, mais la manipulation génétique, les antibiotiques et les hormones peuvent induire une production laitière 10 fois plus grande que normale (7).
Some will take refuge in the old cliché that humans are different from other animals. But when did a difference justify a moral prejudice? When did those with black hair have a right to mistreat those with red hair... or even those with blue or purple hair... Surely the crucial similarity that men share with other animals is the capacity to suffer? Regardless of the number of legs or the woolliness of our fur, we can all suffer... - Richard Ryder, psychologue & pionnier du mouvement de libération animale
CONFINEMENT :
L'industrie laitière n'est pas bénigne, comme certains voudraient le croire. Puisque les vaches sont traitées comme des unités de production dont on veut tirer le maximum de profits, la taille des troupeaux augmente sans cesse tandis que le travail manuel est remplacé par l'automatisation. Reliées à des machines, les vaches laitières passent leur vie entière debout sur des planchers de béton ou entassées dans des grands parterres de boue (8).
Not having known anything better does not alleviate the suffering of the animal. Its fundamental desires remain and it is the frustration of those desires that is a great part of its suffering. There are so many examples: the dairy cow who is never allowed to raise her young, the battery hen who can never walk or stretch her wings, the sow who can never build a nest or root for food in the forest litter, etc. Eventually we frustrate the animal's most fundamental desire of all - to live. - David Cowles-Hamar, chanteur de The Bigger The God
MALADIES : Le pis attaché à des machines à traire automatisées, les vaches souffrent de chocs électriques, de lésions douloureuses et de mastite (inflammation des glandes mammaires). Plusieurs d'entre elles ont également la "fièvre de lait", due à une production trop intensive, qui survient lorsque la sécrétion de lait épuise les réserves de calcium plus rapidement qu'elles ne peuvent être renouvelées dans la circulation (9).
You have just dined, and however scrupulously the slaughterhouse is concealed in the graceful distance of miles, there is complicity. - Ralph Waldo Emerson, poète & essayiste
CRUAUTÉ : Les vaches vivent normalement 25 ans et peuvent produire du lait pendant près d'une décennie, mais les conditions de vie exécrables des fermes industrielles les rendent maladives, faibles et incapables de se reproduire en moins de 4-5 ans. Devenues inutiles et non rentables, elles sont alors transportées à l'abattoir. De ce fait, un tiers du boeuf consommé aux États-Unis provient des "vieilles" vaches laitières (11).
Our task must be to free ourselves... by widening our circle of compassion to embrace all living creatures and the whole of nature and its beauty.
Nothing will benefit human health and increase chances of survival for life on earth as much as the evolution to a vegetarian diet.- Albert Einstein, physicien & philosophe, prix Nobel de physique 1921
(1) Eisnitz, G.A. (1997). Slaughterhouse. Prometheus Books: New York.
Reuters. (23 janv. 2004). U.S. ‘Downer’ Ban Hurts Cattle Producers. The China Post
(3) Pollan, M. (31 mars 2001). Power Steer. New York Times.
(4) Warrick, J. (10 avril 2001). They Die Piece by Piece. Washington Post.
(5) Goldstein, D. (30 mai 2002). Up Close: A Beef with Dairy. KCAL Report.
(6) Blaney, D.P. (2002). The changing landscape of U.S. milk production. Statistical Bulletin No 978, U.S. Department of Agriculture.
(7) D'Silva, J. (15 nov. 2003). Faster, Cheaper, Sicker. New Scientist.
(8) National Agriculture Statistics Service. (17 fév. 2004). Milk production. U. S. Department of Agriculture.
(9) Dairy Herd Health and Productivity Service. University of Edinburgh. Milk Fever. Information Sheets.
Roeber, D.L. et al. (2001). National Market Cow and Bull Beef Quality Audit—1999: A Survey of Producer-Related Defects in Market Cows and Bulls. Journal of Animal Science. 79:658-665.
(11) Wallace, R. L. (2002). Market Cows: A Potential Profit Center. Illini DairyNet Papers. University of Illinois at Urbana-Champaign.
Je trouve cet article passablement exagéré. Si il est vrai que ces photos sont bien réels, elles ne démontrent que les conditions les pires. De nos jours les normes dans la plupart des pays européens (la Suisse particulièrement) concernant la détention d'animaux et les conditions d'abbatage sont extrêment sévères et controlées. Le bien être des animaux est ainsi nettement meilleur que celui démontrer dans cet article. Je pense qu'il ne faudrait pas l'oublier.
RépondreSupprimerbravo bravo bravo pour ce blog !
RépondreSupprimerOn dit mammite en médecine vétérinaire (et non mastite). Sinon, bon blog mais quelques exagérations.
RépondreSupprimerDésolée, je suis médecin, je ne connaissais que le terme mastite pour une inflammation mammaire.
RépondreSupprimerToutes mes affirmations sont documentées, si vous voulez les vérifier. Je vous assure que je n'exagère pas : voici comment vit, typiquement, un animal de ferme industrielle en Amérique du Nord. On m'a dit que les normes sont beaucoup plus strictes et humaines en Europe, mais comme mes sources proviennent du Canada et des États-Unis, je ne peux rien affirmer sur l'état des animaux d'élevage ailleurs dans le monde.
Merci pour vos commentaires! ;)